L’US L’Isle-Jourdain domine sa poule en Fédérale 1. L’équipe entraînée par Paul Aygobère et Olivier Argentin vient d’enregistrer un dixième succès consécutif et possède six points d’avance sur son dauphin Saint-Sulpice-sur-Lèze. À trois journée de la fin de la phase de poule, dans l’esprit des supporters lislois, l’idée d’une montée en Nationale 2 prend de plus en plus forme. Olivier Argentin, le co-entraîneur de l’USL a bien voulu répondre à nos questions.
Olivier Argentin : « On travaille sur l’humain… c’est la clé »
- L’USL est réglée comme une horloge semble-t-il. Êtes-vous en route pour une montée en Nationale 2 ?
- Il ne faut pas sauter les étapes. On travaille comme cela depuis le début. Même si nous avons eu un passage à vide avec quatre défaites consécutives (de la 6e à la 9e journée, NDLR) dont deux à la maison. Même si ce n’était pas tout à fait un passage à vide, car, au niveau du contenu, nous étions très bien. Et dans cette période-là, nous avons dit aux joueurs de ne pas s’inquiéter, de continuer à bosser, et que ça allait tourner. Et c’est ce qui s’est passé.
- Avec votre assesseur Paul Aygobère, vous possédez un effectif conséquent, qui s’implique totalement, à tous les niveaux.
- La chance que l’on a, c’est d’avoir un nombre suffisant de joueurs. Nous avons des postes qui sont doublés, voire triplés. Nous voulons garder tout le monde concerné et concentré. Et si nous sommes performants aujourd’hui, c’est que nous avons instauré cette rotation, le groupe 1 étant très élargi… Nous sommes capables de mettre des joueurs cadres au repos.
- C’est rare d’entendre ceci. Vous avez des propos de « riches », comparé à ce que l’on peut entendre sur d’autres pelouses gersoises.
- Nous avons des problèmes de riche en ayant, sûrement, les plus petits moyens financiers de la poule. Si on fait un classement par club au niveau budget, L’Isle-Jourdain est relégable. Il y a des choses qui doivent se savoir. Après, notre atout, c’est que l’USL est un des seuls clubs du Gers qui a la chance d’avoir un bassin de vie économique assez suffisant pour ne pas avoir besoin de se mettre en Entente. Nous avons des éducateurs de niveau, des jeunes intéressants, des Espoirs qui devraient être premiers de leur poule… On a la chance d’avoir une super formation, et nous faisons jouer nos jeunes.
- Vous avez votre propre méthode à l’USL, non ?
- Aux entraînements, on travaille fort, on travaille dur, mais on ne se rentre jamais dans la gueule, donc, on ne se casse pas les mecs. Ça c’est notre vision de l’entraînement. Chacun fait comme il veut ou comme il peut. Nous n’avons pas de gros budget, mais on travaille énormément sur l’humain.
- Certains clubs commencent à faire de l’oeil à quelques-uns de vos joueurs. Cela ne vous perturbe pas ?
- Si des joueurs ont des opportunités, je comprendrais. Je leur dirais, là, ça vaut le coup que tu y ailles, et si ça ne va pas, tu reviendras chez nous. Quant tu formes des joueurs, tu es content de les voir jouer plus haut.
- Vous parliez beaucoup de formation de jeunes joueurs ; mais l’USL recrute aussi…
- Quand on recrute, c’est par rapport, bien sûr au niveau sportif, mais aussi par rapport à un état d’esprit. Il y a quelques temps, j’avais discuté avec Henry Broncan, mon ancien formateur, qui me disait trouver compliqué de former des jeunes aujourd’hui. Mais je lui ai répondu que, moi aussi, étant jeune, j’ai été compliqué, avec mon caractère de m… Mais aujourd’hui, on travaille sur l’humain, en montrant aux gamins le chemin à suivre. Travailler sur l’humain, c’est un peu la clé.
- Avec Paul Aygobère, vous réalisez une saison pleine… avec peu de budget.
- Quelqu’un, un jour, m’a dit : t’imagines ce que tu pourrais faire avec un club à un million d’euros de budget ? Je lui ai répondu que je ne savais pas si je ferais mieux, ou moins bien. Ce profil-là de L’Isle-Jourdain me va bien. Avec des jeunes qui mouillent le maillot et qui ne viennent pas pour l’argent.