Pour les chiens et les chats, les associations de défense animale sont légion. Mais il existe d'autres animaux qui bien souvent aussi tiennent compagnie aux humains et se retrouvent abandonnés : les animaux dits de ferme.
Johanna, depuis son enfance, dès 4 ou 5 ans, a réussi à toujours être entourée d'animaux les plus divers, bien que vivant en appartement. Originaire du Tarn, de Gaillac, elle est venue faire des études au Lycée Professionnel Agricole de Mirande Valentées. Elle y suivait une filière hippique, interrompue pour raison de santé. Son passage dans le Gers lui a permis de rencontrer Christophe, le futur père de ses trois enfants. Originaire de Peyrecave, ce Gersois a repris la ferme familiale où, à la suite de sa mère et de son grand-père, il produit des céréales.
En 2015, Johanna le rejoint et, en même temps, elle récupère un poney pour son fils aîné.
C'est le début de l'aventure. Elle constitue, le 5 novembre 2015, son association si joliment nommée «Les sabots dans le potager» et depuis elle accueille au fil du temps, poneys, moutons, chèvres, etc. [1]
En ce moment, elle a même un âne ou plutôt une ânesse, Chipie avec son petit, une femelle nommée June – née en juin – mais, Chipie est simplement en pension ; son propriétaire ayant des gros soucis de santé, ne peut plus s'en occuper.
À Pitoulens, tout est bien organisé, grâce à la disposition des lieux. En effet, autour de la maison de sa belle-mère, les animaux de ferme sont regroupés. Ainsi, dans trois parcs fermés, le visiteur va découvrir les boucs et les chèvres, mais aussi des brebis et des moutons et deux béliers assez impressionnants car on n'en voit pas tous les jours. Plus loin, dans des grands prés, des poneys dont une ponette qui arrive au bout de son existence ; elle n'a pas loin de trente ans. Tous les animaux âgés finiront leur vie tranquillement sur place car ils sont bien sûr très difficiles à faire adopter.
Autre curiosité, quelques poules de réforme attendent d'être livrées à ceux qui les ont commandées. En effet, Johanna fait aussi du sauvetage de poules. Grâce au bouche à oreille, elle a vent d'un éleveur qui veut réformer ses poules pondeuses, car plus assez rentables. Si personne ne veut en faire l'acquisition, pour elles, pas d'autre choix que de pendre la direction de l'abattoir. C'est là que Johanna intervient. Cette année, elle a réussi à en placer deux cent. Un record. L'année dernière, elle avait déjà pu éviter le pire à cinquante d'entre elles.
De retour au domicile du jeune couple, c'est le domaine des chats et des chiens. Pour les chats, elle est famille d'accueil pour d'autres associations ; elle en a bien sûr qui font partie de la famille, ce sont "les siens". Par contre, parmi les chiens, quelques-uns attendent, dans leurs enclos bien à l'abri, de nouvelles familles.
Une journée d'adoption
Dans ce but, samedi 7 décembre, trois d'entre eux vont tenter de trouver de nouveaux maîtres. Avec un chinchilla et trois lapins nains, les clients de Gamm Vert, à Auch, pourront les découvrir, sous le préau d'entrée de la grande surface.
Pas d'enclos pour eux deux, Lilou la chihuahua, et Lanzo, de race spitz, arrivés ensemble, ont intégré la maison. Ils seront du voyage mais ils souhaitent trouver quelqu'un pour les recueillir ensemble, car inséparables.
Durant ce samedi, en animation, des rendez-vous sont prévus pour donner les biberons à trois chevreaux Saanen. Considérée comme la meilleure race caprine laitière, la chèvre Saanen est originaire de la Suisse et, plus précisément, du village du même nom. Les petits sont enlevés à leurs mères au bout de 48 h car les éleveurs conservent le lait pour la fabrication du fromage. Ces chevreaux, à réserver - deux mâles castrés et une femelle -, une fois sevrés pourront quitter leur nursery en février 2020.
Une telle journée d'adoption, ne croyez pas que ce soit simple à organiser. Bien sûr, il faut l'autorisation du dirigeant du magasin, mais le secteur animalier est très réglementé. Et c'est uniquement possible parce que Johanna a obtenu son CCAD que cette opération a pu être mise sur pied. Par ailleurs, pour respecter la légalité, un vétérinaire vient constater si les papiers des animaux sont conformes et que tout est bien en règle avant le démarrage de la journée.
L’attestation de connaissances ou CCAD, qu’est-ce que c’est exactement ?
Des autorisations sont impératives à obtenir pour pouvoir exercer certains métiers auprès d'animaux. Le CCAD en fait partie et il est obligatoire. Depuis le 1er janvier 2016, la formation CCAD s’appelle également attestation de connaissances. Délivré par la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP), le Certificat de Capacité des Animaux de compagnie d'espèces Domestiques est destiné à toute personne exerçant les activités suivantes : gestion d’une fourrière ou d’un refuge ; élevage de chiens ou de chats, donnant lieu à la vente d'au moins deux portées par an ; ou pour l'exercice à titre commercial, notamment la garde d’animaux domestiques (garde en famille d'accueil, garde à domicile, service chenil).
Ce document atteste que le titulaire dispose de connaissances relatives aux besoins biologiques, physiologiques, comportementaux et à l’entretien des animaux de compagnie.
Le certificat diffère selon les espèces ou groupe d'espèces d'animaux de compagnie dont le titulaire souhaite s'occuper.
Johanna est titulaire de son CCAD pour les chiens et pour les animaux de ferme. Grâce à cela, elle envisage un nouveau projet. De la garde d'animaux de ferme. Si vous avez une chèvre et que vous souhaitez partir en voyage, elle va vous la garder. De même, si vous décidez de vous absenter, elle prendra en charge les poules de votre poulailler. La garde d'animaux ne sera plus réservée aux seuls chats et chiens.
Impressionnant, non ?
Difficile quand on n'en est pas familier de les reconnaître toutes ... mais chacune a un nom... Et, parmi elles, certaines sont à adopter. Renseignez-vous !
Celle-là, oui. Si vous avez le coup de cœur, elle sera certainement très heureuse de venir vous tenir compagnie.
Toujours très craquant, même d'aussi près !
Bien sûr, pour s'en occuper, il faut avoir la place ... mais cela peut aisément remplacer une tondeuse et c'est quand même mieux de parler à une chèvre qu'à un tracteur !
Lui aussi sera du déplacement, ce samedi ; bon lui, c'est un tout autre gabarit. Mais malgré tout, une adoption, ce n'est pas un cadeau à offrir sans précaution.
S'il est inattendu, au cas où il ne répond pas aux souhaits de celui qui le reçoit, il risque de ne pas être accepté. C'est pourquoi Les Sabots dans le potager ont décidé d'interrompre les adoptions entre le 15 décembre et le 15 janvier. Ils restent disponibles durant cette période pour les visites et les réservations. Mais en aucun cas, un animal offert en cadeau ne doit subir le même sort que tous les présents qui se retrouvent dès le lendemain de Noël en vente sur Le Bon Coin ou Amazon.
Les Sabots dans le potager Lieu-dit Pitoulens, à Peyrecave - Tél. 07 78 70 92 27
[1] Une seule exception, l'association ne peut pas, à cause d'un budget malheureusement limité, s'occuper des chevaux. Mais dans le Tarn-et-Garonne, à Donzac, pas très loin de Peyrecave, une autre association militait depuis presque quinze ans, pour éviter l'abattoir aux chevaux de compétitions ne pouvant plus courir sur les hippodromes. Irunblack a dû cesser son activité, mais la fondatrice de l'association, Sylvie Gorisse, peut toujours être contactée pour effectuer des sauvetages de trotteurs réformés des courses ou de tout autre cheval.