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Photo : Quelques exemples de ses aquarelles, ici, la huppe fasciée.
C’est le printemps aussi pour un artiste ornithologue
A la médiathèque de Samatan, toute une série d’aquarelles sont exposées, sur le thème des oiseaux par le peintre Herman Heinzel. Biologiste, ornithologue; il est l’un des plus grands peintres animaliers au monde. Herman Heinzel vit depuis plusieurs années dans le Gers où il se consacre à l’observation et à l’illustration des oiseaux.
C’est un homme qui a vécu des moments difficiles, né en pleine blitzkrieg dans la Pologne envahie par la Wehrmacht en 1939, il reste prisonnier avec sa mère polonaise mais est séparé de son père Russe réquisitionné par l’armée rouge. De cette époque d’internement, il se souvient du froid, de la faim, des uniformes et de la libération du camp par les Soviétiques. De là, s’ensuit un série d’aventures plus ou moins mouvementées. Sa mère est ouvrière agricole dans une ferme allemande où il parcourt les champs et les bois à la recherche de nid d’oiseaux « les œufs de corneille, de vanneaux ou de palombes nous permettaient de manger un peu plus ». C’est là qu’il acquiert les secrets de l’observation à l’œil nu des oiseaux ; il peut aujourd’hui imiter à merveille leurs chants…
Privé de feuille de papier, il commence à dessiner sur des bandes de journaux récupérés qu’il colle avec de la farine et de l’eau. Dans son village, un copain avait un livre d’oiseaux, il l’assimile rapidement. Déjà, il croque des bouvreuils qu’il capture, et débute à huit ans son premier recueil de dessins au crayon. Une quarantaine de croquis qui lui seront volés plus tard, lors d’une exposition. Un vrai désastre.
Aujourd’hui âgé de 80 ans, il a gardé sa fougue, son enthousiasme ; cet homme à la forte personnalité sait de quoi il parle, ses aquarelles sont le reflet d’un talent unique, a parcouru le monde à la recherche de nouveaux spécimens.. N’oublions pas d’ajouter que tous ses livres sont édités en plusieurs langues, il a écrit lui-même les textes en anglais, et peut s’exprimer de manière aisée dans d’autres.
Installé non loin de Samatan, il y a rencontré le saxophoniste Bill Coleman et Guy Laffitte, qui lui ont fait connaître le tout nouveau jazz in Marciac. C’est un homme curieux de tout, même s'il vit dans un coin retiré, perdu dans la nature, où là, il est bercé par les chants de diverses sortes d’oiseaux, dès le matin ou à la tombée de la nuit, pour lui c’est le bonheur de vivre pleinement cette magnifique aventure picturale.
Et comme disait René Char « Au plus fort de l’orage, il y a toujours un oiseau pour nous rassurer. C’est l’oiseau inconnu qui chante avant de s’envoler ».
A la médiathèque de Samatan, les visiteurs peuvent encore admirer le travail du peintre jusqu’au samedi 30 mars.
Heures et jours d’ouverture : vendredi de 14 h à 18 h et samedi de 9 h à 12 h 30
