Ils sont arrivés le 26 mars et n'ont pas l'air trop fatigués : dix bovins de race Highland. Soit un taureau, Fanghorn (600 kg) et une vache, Nanou, âgés tous deux de 6 ans, six vaches de trois ans et deux veaux. Il sont à présent sur les terres louées par Lilian Goineau à Gérard Spoerry dans la commune de Mormès. Lilian est un jeune agriculteur qui s'installe pour faire de l'élevage. La race bovine qu'il a choisie est rustique et très calme. Les invités venus pour fêter l'arrivée de ces bêtes ont pu s'en rendre compte, car, bien que fatiguées par un long voyage, elles n'étaient pas agitées.
Une race calme et rustique
À ce que nous dit Lilian, les vaches Highland peuvent vivre toute l'année dans la nature. Il faut dire qu'elles ont ont un poil très épais. De plus, elles vêlent sans avoir besoin d'aide. Cela n'empêche pas Lilian Goineau de les surveiller. Il compte ne pas dépasser le nombre de vingt-cinq bêtes dans son élevage, avec quinze mères, leurs veaux et deux ou trois bœufs. La fécondation se fera naturellement avec le taureau. La viande est bonne lorsque les animaux ont quatre ans d'âge. C'est une viande persillée et savoureuse, comme celle, si renommée, du bœuf Angus.
Ce 26 mars, c'était vraiment intéressant et instructif de voir la « matriarche » Nanou imposer son autorité aux autres animaux à coups de tête et faire de véritables minauderies à Lilian. Celui-ci confortait la prééminence de Nanou en lui donnant du pain. À elle seule.
Des moutons charollais
Mais Lilian élève aussi des moutons qu'il va voir plusieurs fois par jour. Là encore, il a choisi une race rustique, le mouton charollais, proche de la nature : les bêtes se réfugient dans les haies et les lisières et les brebis mettent bas toutes seules. C'est aussi une race prolifique dont les agneaux grandissent rapidement. À l'abattage, la viande a peu de graisse. Lilian a l'intention de porter son troupeau à 200 têtes d'ici 2017.
Lilian Goineau a de qui tenir : son père, Hervé, est berger de profession. On suppose donc qu'il n'a pas dû manquer de conseils pour s'installer comme éleveur de bovins et d'ovins. Et il a choisi avec soin des éleveurs très sérieux pour créer ses premiers troupeaux.
En conversion bio
Dans deux mois, l'élevage de Lilian va passer en conversion bio. Cela témoigne de l'esprit d'entreprise du jeune homme. Sachant que Rosine, son conjoint, travaille sur un projet de culture de spiruline, une micro-algue pleine de protéines et de minéraux qui en font un excellent complément alimentaire. Elle a obtenu le capital qui lui manquait en faisant appel au financement participatif (crowdfunding). Le Journal du Gers a rendu compte de cette aventure (1). Voilà donc un couple de jeunes agriculteurs qui se lance et cela fait plaisir aux Gersois. En particulier à Gérard Spoerry, qui loue à Lilian 45 ha de terres, ce dont Lilian lui est extrêmement reconnaissant. Les voisins, les amis et des musiciens sont venus fêter ce démarrage avec le jeune couple.
(1) http://lejournaldugers.fr/article/10541-aider-au-projet-de-production-de-spiruline-a-mormes