Et si l’on faisait pousser des plantes ou des légumes dans l’eau ?

Marion et Nicolas Sarlé - Les Sourciers - Credit Photo Charlotte Jacquet.jpg

Marion et Nicolas n’ont pas attendu que l’on nous parle du "monde d’après". Depuis 2013, ils ont monté leur projet visionnaire d’hydroponie dans une région où pourtant la terre donne le meilleur. Alors : folie ou pas ?

C’est donc au cœur du Gers, à Lagraulet-du-Gers, que Marion et Nicolas Sarlé ont démarré, en 2013, un projet novateur de ferme hydroponique. Après une carrière au sein du groupe Citroën PSA en Argentine, Marion et Nicolas ont décidé de changer de vie. De quitter la ville et les habitudes urbaines pour rejoindre la campagne gersoise et y monter leur projet.

Mais comment passe-t-on de chargé de communication ou d’informaticien dans les bureaux d’un groupe automobile à celui de maraîcher 2.0 ? C’est cette histoire que Marion et Nicolas ont choisi de nous raconter dans leur livre : Monter sa microferme en hydroponie, bioponie et aquaponie 

Passionnés de chimie, de biologie, et de nature, c’est d’abord un peu en amateur, sur un balcon qu’ils se sont frotté à cette nouvelle technique de maraîchage par hydroponie (ou comment faire pousser des fleurs, des plantes et des légumes…. dans l’eau). Une technique hors sol qui rappellera peut être un peu les Jardins de Babylone… Après cet apprentissage, la chance sourit aux audacieux qui trouvèrent, dans notre région, une maison et un terrain planté d’une serre pour démarrer enfin leur vie nouvelle.

Mais au fond qu’est-ce que l’hydropponie ?

L’hydroponie est une technique maraîchère qui consiste à faire pousser hors sol, donc sans terre, des plantes, des légumes, des fleurs… simplement avec de l’eau gorgée de sels minéraux. 

Il existe plusieurs techniques liées: l'hydroponie étant le nom générique d'une technique qui consiste à dissoudre des sels minéraux dans l'eau. Il y a également la bioponie qui fait travailler des bactéries qui dissolvent des molécules nutritives dans l'eau et puis l'aquaponie qui joue avec des bassins contenant des poissons dont les déjections forment un engrais nourricier pour les plantes. Toutes ces techniques ont un seul objectif ; optimiser la surface de production et les dépenses en eau. 

C’est une technologie qui permet une économie d’eau absolument remarquable, puisqu’elle n’utilise que 10 % d’eau pour une surface équivalente en pleine terre. C’est pourquoi elle intéresse tout à la fois les agriculteurs urbains, soucieux de mettre au point des micro fermes, dans des grandes métropoles où le prix du terrain est cher comme au Japon ou en Corée ; mais aussi les permaculteurs ou survivalistes qui recherchent des solutions de cultures autonomes, loin des grandes cultures baignées de chimies et autres pesticides, comme on en trouve au Canada, en Amérique latine ou aux USA. Enfin cette technique intéresse, au plus haut point, ceux qui vivent dans des pays où l’eau est précieuse, où le désert vient parfois lécher de son sable les moindres parcelles vertes.

C’est précisément pour ces trois grands profils que Marion et Nicolas ont également mis au point des cycles de formations à la fois en ligne et sur place. (infos et inscriptions sur leur site)

"Même si cette technique offre des ouvertures et un nouveau champ des possibles, même si les légumes et plantes produits sont bons, savoureux et de qualité ; il est bien clair que cela ne remplacera jamais la culture de pleine terre… et encore moins, la culture en pleine terre du Gers ! " insiste Marion.

Aujourd’hui, dans leur ferme, pour leur activité, ils disposent de 600 m2 de culture en hydroponie et 600 m2 en culture conventionnelle de pleine terre. La qualité de leur production est telle qu’ils ont réussi à convaincre plus de 25 grands chefs qui recherchent des variétés de plantes, de mini-légumes ou de fleurs comestibles. À côté de ce développement, Marion et Nicolas recherchent toujours des nouveaux débouchés, de nouvelles variétés à produire, de nouvelles expérimentations. «Nous ne cherchons pas forcément à nous agrandir ; nous recherchons au cœur de notre métier de niche à produire mieux, à produire des choses rares, à développer nos compétences pour les faire rayonner. »

C'est donc avec ces nouvelles initiatives, individuelles ou collectives que l'on va pouvoir entrer dans "le monde d'après".

Après quoi, on n'en sait rien. mais en tout cas un monde qui se soucie d'économies des ressources naturelles, qui recherche des solutions de production durables. Il est clair que notre département possède tout ce qu'il faut pour accueillir toutes les idées novatrices qui vont dans ce sens. 

Marion et Nicolas Sarlé  "Les Sourciers"; leur site pour des visites ou connaître leur programme de formations et pour commander leur livre, c'est ici.

Shema Hydro-bio-aqua ponies credit Atelier Moustier.jpg
Shema Hydro-bio-aqua ponies credit Atelier Moustier.jpg
Les Sourciers-livre 1-carré.jpg
Les Sourciers-livre 1-carré.jpg
Publicité
Suggestion d'articles
Suggestion d'articles