Au moment où l'exposition « Des Gersois dans la Grande Guerre, des vies derrière la pierre » (lycée Bossuet de Condom) a été décrochée à Valence-sur-Baïse, vient l'heure du bilan.
Cette nouvelle formule - sous forme de 15 bâches - retrace le portrait d'anciens combattants de la Première Guerre mondiale, fruit d'un travail à travers les sources et archives familiales tracé par les élèves des classes de Premières du lycée depuis 2013. Elle est l'accomplissement - enfin imprimé - des 10 expositions passées qui ont rythmé les commémorations du Centenaire de la Grande Guerre. Elle retrace un véritable travail de recherche mené en cours d'Histoire et EMC : de l'étude des monuments aux morts des communes d'origine des élèves, au portrait d'un ancêtre en passant par le contexte économique du Gers ou les délibérations municipales de Condom au regard de l'histoire nationale ou internationale.
Sylvie Arilla et Marielle Agostini ont eu le soin de partager leurs réalisations lors de conférences avec les sociétés archéologiques du Gers (colloques) et de Condom, de visites consacrées aux élèves de 3ème ou du primaire, mais aussi de conduire leurs classes sur les lieux de mémoire (Verdun, Argonne...) en 2014 et en 2019.
À la question posée au Bac de Philo, cette année : « le travail divise-t-il les hommes ? » elles peuvent répondre que ce fut une aventure humaine exceptionnelle, qui a relié les élèves à leur territoire et à leurs histoires. Les diverses actions leur ont permis de nouer des liens de confiance avec les associations telles que le Souvenir Français, la Fédération Maginot, les familles, les habitants ou fidèles visiteurs mais aussi la Mission centenaire académique, le musée des frères Da Silva (musée des anciens combattants pour la France) ou les Archives départementales du Gers.
Ces projets, à deux reprises labellisés par la Mission centenaire, ont rapproché plusieurs disciplines d'enseignement autour d'une thématique commune, chacune à leur tour, des productions ont été réalisées en français, en allemand, en anglais, en musique ou en enseignement technique.
La dynamique des commémorations a permis de renouveler la recherche, d'utiliser divers supports : les enregistrements audios, les transpositions numériques, le cinéma d'animation (avec Tant mieux prod. « En sortant de l'école » Apollinaire), le théâtre, la bande dessinée... et d'inspirer de nouvelles créations. (À voir : portrait recousu de gueules cassées, photos mises en abyme dans les tranchées, concours Bulles de mémoire...)
L'œuvre finale est le fruit d'un projet collaboratif entre plusieurs générations de lycéens qui sont unies par leur participation à l'écriture d'une histoire commune... Elle a été valorisée dans l'ouvrage de synthèse de l'académie de Toulouse, sur le site national de la Mission centenaire et dans l'hôtel de ville de la cité condomoise pour le centenaire de l'armistice. (novembre 2018).
Il s'agit d'une entreprise mémorielle qui s'interroge « sur les chemins de transmission de la mémoire » et qui a tenté d'y prendre sa part, contribuant ainsi au Parcours citoyen de l'élève et au maintien de la paix.
Pas d'inquiétude, si le Centenaire est terminé, l'étude de ce conflit reste bien au programme, nous reverrons cette exposition qui s'attache non seulement à Condom, mais aussi aux combattants de Mouchan, Montréal, Faget, Gondrin, Saint-Paul-de-Baïse, Blaziert, Auch, Cassaigne. Riguepeu ; nos Gersois sont aussi ceux venus d'Argelès, Francescas ou d'Italie...
Texte M.A. - Photos droits réservés
