Chacun noue un lien tout personnel avec son animal. On peut néanmoins discerner une tendance via le caractère de la bête, entre le chien plus joueur et affectueux et le chat plus solitaire et indépendant. Ainsi l'impact au moment de la disparition de l'animal n'est pas nécessairement le même. Mais à quel point peut-il être différent ?
C'est ce qu'à vouloir savoir le comparateur d'assurances http://Animaux-Relax.com en interrogeant plus de 3000 propriétaires de chiens et chats combinés.
Deuil permanent pour la moitié des maîtres de chiens
Déjà, on constate que les propriétaires de chiens restent plus longtemps avec leur animal que les amis des chats, 38% des uns l'ayant conservé entre 10 et 15 ans, 37% des autres ne dépassent pas la décennie. Mais surtout la perte ressentie du chien n'est parfois jamais comblée, littéralement ou sentimentalement.
Du côté félin, ils sont 95% à avoir pris un autre chat après le décès du premier. 29% des propriétaires s'en remettent en 6 mois et un quart après un an.
En revanche, près de la moitié des propriétaires de chiens avouent ne s'en être jamais véritablement remis et plus d'un tiers n'ont même pas le coeur de reprendre un animal. Il faut dire que dans 95% des cas, le chien était devenu un membre de la famille à part entière, contre 46% pour les chats. Au point de constater le phénomène suivant : parmi ceux qui remplacent le canidé défunt, 39% le font par compensation et surtout, ils sont une majorité (52%) à préférer l'animal défunt ! Un phénomène bien moins présent pour les chats mais néanmoins visible.
Ce qui inquiète beaucoup Catherine Moutarde, présidente de l'association Croc Blanc, Fédération de Protection des Animaux. Elle ne doute pas que ce manque d'affection puisse se ressentir durant la vie du nouvel animal. Or comme elle le fait judicieusement remarquer, « aime t-on moins son deuxième enfant quand le premier a eu un accident ?"
Une certaine incompréhension vis à vis du lien maître-animal
Autre source de peine pour les maîtres : l'incompréhension des proches. Ce lien fort entre maître et animal n'est pas toujours saisi par ceux qui n'ont pas de bête de compagnie chez eux, voire même
par certains qui en possèdent pourtant. Une incompréhension plus forte chez les maîtres de chiens que de chats là-encore (58% contre 41%). En revanche la même proportion de maîtres (un peu plus de 40%) ont trouvé réconfort auprès d'un ami.
Comme l'explique la psychologue Eugénie Chabert, cette incompréhension est due au fait que « le lien entre un humain et un animal est singulier et peu transposable d'une personne à une autre".
Et parfois même d'un être animal à un autre, d'où le phénomène évoqué ci-dessus. "Un propriétaire d'animal peut renforcer son affection envers son animal ou au contraire relativiser l'existence de ce dernier » constate la psychologue.
Enfin, outre le procédé post-mortem là aussi différent selon l'animal (56% enterrent leur chat, 64% incinèrent leur chien), on constate là encore un plus grand attachement envers le chien quant aux souvenirs conservés. 67% des maîtres gardent un objet (laisse, collier..) et 41% une photo contre respectivement 37% et 21% pour les détenteurs de chat. Aussi, 5% possèdent une assurance chien contre 2% pour une assurance chat.
L'euthanasie privilégiée aux soins ?
Mais la statistique la plus inquiétante, c'est celle qui aborde le cas de l'euthanasie. Et il ne s'agit pas de celle intervenant en cas de situation médicale dramatique qui pose encore un débat vivace entre humains. Non, on apprend que deux tiers des propriétaires de chats pratiquent cette euthanasie car ils ne peuvent ou ne veulent plus assumer les dépenses vétérinaires ! Une proportion réduite à 29% pour les maîtres de chiens mais néanmoins bien trop gonflée pour la circonstance.
Des « chiffres terrifiants » pour Catherine Moutarde.
Pour elle, « un manque de moyens ne peut pas être une justification pour assassiner un animal ![...] Les SDF qui aiment leur chien ne les tuent pas par "manque de moyens ».. ». Il s'agirait ainsi d'une excuse pour se donner bonne conscience face à ses proches et ne pas affronter le problème de l'euthanasie.
Comme elle le dit elle-même, « la route est longue... ».