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Très intéressants éléments chiffrés de Bruno Jeanbart d’OpinionWay qui confortent la théorie que je professe ici régulièrement :
L’électorat « socialiste » passé chez Macron ne reviendra pas vers la gauche.
Ce sont des catégories sociales de « gagnants de la globalisation » qui voyaient dans la ligne TerraNova la modernité face a une droite traditionnelle engluée dans une attitude passéiste – pendant cinq ans son seul grand combat mémorable a été la lutte contre l’homosexualité…
Ces gens n’avaient absolument aucun véritable lien avec la tradition sociale de la gauche ou de la sociale démocratie européenne. Ils étaient dénués de la moindre fibre sociale. Pour tout dire ils n’avaient rien à voir avec ce qui est couramment considéré comme « la gauche ».
Lorsqu’une proposition plus moderne venue de la droite, reprenant et la ligne et l’étiquette TerraNova s’est présentée, ils ont basculé définitivement.
Il n’étaient pas de gauche, mais ils étaient bien obligés, pour trouver un peu de modernité, de se ranger derrière le Parti socialiste. Dès qu’ils ont pu l’abandonner il l’on fait sans le moindre regret.
En réalité, en ayant adopté, en 2000, la ligne qui consistait à faire une politique néolibérale mais en en modérant les effets à l’égard des catégories populaires, le Parti socialiste s’était constitué une base sociale et électorale qui correspondait à cette ligne, pas à son Histoire.
La base sociale habituelle traditionnelle, fondatrice de la gauche, avait filé de manière parfaitement inhabituelle en France, mais parfaitement logique dans cette situation, du côté du Front National.
Ces « couches TerraNova » ne reviendront pas vers la gauche.
Elles n’étaient pas de gauche.
L’analyse du Figaro à partir de ces chiffres est tout à fait fausse :
Elle consiste à dire que la gauche soutient toujours Macron, et que l’on peut donc considérer sa politique comme à la fois « à droite et à gauche », tentative de soutien au président à la dérive dans les enquêtes d’opinion.
Mais le processus à l’œuvre est bien celui que je viens d’indiquer et que leurs propres chiffres démontrent.
En revanche ce qui est vrai c’est que l’électorat Hollande de 2012 soutient Macron, mais l’électorat Hollande de 2012 c’est un agrégat dont j’ai donné les éléments plus haut : l’électorat TerraNova reste derrière TerraNova, même après que cette fondation est officiellement passée de Hollande à Macron, emmenant avec elle son électorat.
Oui, Emmanuel Macron est bien le fils politique de François Hollande
Il n’y a aucun doute sur la paternité, quelques soient les exercices de style du père pour faire mine de ne pas l’être.
Il reste dans cette affaire un mort-vivant :
Le Parti socialiste s’est maintenu dans la ligne TerraNova, la « fondation Jean-Jaurès » se comporte d’ailleurs aujourd’hui comme le caniche de TerraNova.
Le Parti socialiste prétend même à certains moments – par bouffées – être dans l’opposition à Emmanuel Macron, mais il n’a plus d’utilité, plus d’électeurs et plus de place, tant qu’il se maintiendra sur cette ligne-là.
Et s’il s’y maintient un certain temps, il perdra tout espoir de revenir à la vie, et ne se maintiendra plus que comme une borne témoin. Parti radical et Parti communiste nous en donnent deux exemples. Il les suivra.
Aux trois quarts, cependant, c’est ce qu’il a voté à son dernier congrès. Et son (in)action le confirme.
De profundis.
