Lundi 11 novembre, de bonne heure dans la brume automnale, la petite commune de Mouchès (quelques 80 habitants), pour ne pas perturber les commémorations des communes voisines, a marqué un instant historique pour la commune en inaugurant son monument aux Morts. C’est un hommage, espéré par les anciens combattants de tous les conflits, aux "enfants de Mouchès, Morts pour la France".
Le déroulement de la cérémonie avait été parfaitement organisé. La cérémonie débuta sur la place des Tilleuls, au son de l’harmonie de l’école de musique de Montesquiou. Le cortège, drapeaux en tête suivis des officiels, de la musique et de la population mouchèsienne, se dirigea ensuite vers la place de la mairie pour l’inauguration officielle du monument aux Morts.
Les enfants déposèrent chacun un petit bouquet en premier aux côtés du maire, au pied du cénotaphe, une marque de souvenir ancrée dans la mémoire collective.
Aux côtés de Bruno Libaros, maire et de son premier adjoint Michel Augé, Alain Duffourg, sénateur du Gers, Nathalie Barrouillet, conseillère départementale, Olivier Dupont, directeur de l’ONAC VG, Anne-Aymone Peyrusse, Maire de Meilhan, et Michel Bordeneuve, représentant le Souvenir français, avaient pris place.
Le monument aux Morts de Mouchès n’est gravé "que" trois de ses enfants, partis de villages voisins. « C’est bien tout un pan de l’histoire collective qui y est gravé » affirme Michel Augé. Joseph Bordères, parti du hameau d’Artigues (Mirande), Jean Sabathier de Miramont-d’Astarac et François-Henri Sénac de Pézenas (Hérault) : Tous trois sont inscrits sur le monument de leurs communes respectives de départ. Le Souvenir englobe les noms de tous ceux qui ont quitté Mouchès et sont revenus transformés par la guerre dans leur chair, dans leur âme, comme Émile Labriffe, surnommé "Pépette", un brancardier dévoué, ou Jean Bérot, qui fabriquait les cercueils, et Jean Colin, le forgeron qui ferrait les chevaux partant pour le front. Citons aussi Gaston Peres, décoré de la Légion d’honneur en 1998. Il se rappelait avec un humour amer de l’appel de 1914 : "Je m’étais bien fait une idée… qu’il ne fallait pas prendre de risques !"
Après la cérémonie, une exposition de documents et d’archives dans la salle communale permit de percevoir d’avantage le souvenir des enfants de Mouchès. Ce travail minutieux de recherche mené par Michel Augé, premier adjoint au maire, président d'honneur de l’Amicale des 88°-288°RI et 135°RIT, raconte l’histoire des combattants de Mouchès et enrichit la compréhension de cet épisode tragique pour les habitants.
La cérémonie se termina par le verre convivial de l’amitié.
Photos communiquées par la municipalité de Mouchès.