Jeux floraux de Toulouse, 700 ans de poésie

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Le 6 mai 2024, La Poste émet un timbre sur l’Académie des Jeux floraux de Toulouse qui célèbre 700 ans de joutes poétiques.

Un peu d’histoire…

Le 2 novembre 1323, à Toulouse, sept notables se réunissent dans un jardin pour lancer un appel à des joutes poétiques qui devront se tenir six mois plus tard, trois jours durant. Pour ces amateurs de beaux vers, il s’agit de renouer avec l’esprit des troubadours si présent à la cour des comtes de Toulouse et, alors que la tutelle du roi de France s’étend sur la région, d’affirmer leur attachement à la langue d’oc.

Début mai 1324, poètes du midi de la France et d’ailleurs se pressent à Toulouse pour concourir. Pour fêter l’événement, une pièce d’orfèvrerie, une Violette d’or, est offerte au lauréat par les sept notables et, à partir de 1325, par les administrateurs de la ville : les Jeux floraux sont nés. Au fil des années, ils se pérennisent, sous l’œil vigilant des mainteneurs qui ont succédé aux fondateurs et, à partir du XVI e siècle, sous le patronage de Dame Clémence, figure tutélaire peut-être imaginaire, dont le legs aurait permis de financer les fleurs. La fête se dote aussi de rites. Les trophées – la Violette, mais aussi le Souci et l’Églantine – sont bénits et portés en procession, un banquet généreux vient clore les festivités.

Par la suite, les Jeux s’assagissent : l’ode à la belle dame est remplacée par un hymne à la Vierge, et les dépenses de bouche, jugées excessives, sont revues à la baisse ; ils subsistent néanmoins et, en 1694, Louis XIV en rehausse le prestige en créant l’Académie des Jeux floraux avant que le nombre des mainteneurs ne soit porté de 36 à 40 par Louis XV. À la Révolution, bien qu’imprégnée de l’esprit des Lumières (Voltaire en est une figure majeure), l’Académie disparaît, elle est cependant rétablie par Napoléon dès 1806. Désormais, ses concours (en français exclusivement depuis le XVII e siècle, puis en français et en langue d’oc à partir de 1895) ne cesseront plus de révéler ou de consacrer les plus grands poètes de leur temps, comme Victor Hugo, Chateaubriand, Frédéric Mistral, Marie Noël ou Léopold Sédar Senghor.

© La Poste – Marie-Pierre Rey, Professeure d’histoire à l’Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne, mainteneur de l’Académie des Jeux floraux - Tous droits réservés.

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