Après les enseignants hier, ce sont les enfants – ou du moins certains enfants – qui ont repris aujourd’hui le chemin de l’école.
C’était une rentrée, ou plutôt une reprise, bien particulière qui a eu lieu ce matin, à Vic-Fezensac, comme dans toutes les villes françaises.
Madame Marianne Baric, directrice de l’école élémentaire, et Madame Nelly Massarotto, directrice de l'école maternelle, ont bien voulu répondre aux questions du Journal du Gers, malgré leur emploi du temps bien rempli et nous les en remercions.
École Élémentaire :
Journal du Gers : Mme Baric, comment s’est déroulée cette reprise ?
Mme Baric : Cela s’est relativement bien déroulé.
Nous avons accueilli, en ce premier jour, 10 enfants de CP, 12 de CM2 et 13 enfants de tous les niveaux dont les parents relèvent de professions prioritaires.
C’est un petit nombre qui nous permet de respecter le protocole sanitaire qui est très lourd. Il y a beaucoup d’intendance, beaucoup de lavages de mains, un marquage au sol à respecter….
Beaucoup de parents attendent la fin du mois de mai pour décider de remettre ou pas leurs enfants en classe.
Journal du Gers : Quand les autres classes rentreront-elles?
Mme Baric : Lundi prochain, nous accueillerons les CE1 et les CM1 et mardi les CP, CE2 et CM2.
Journal du Gers : Comment les élèves sont-ils répartis ?
Mme Baric : Ils sont répartis en groupes de 10 élèves maximum mais cela dépend des effectifs. En CM2, par exemple, nous avons deux enseignants qui ont récupéré leurs élèves, soit 8 pour l’un et 4 pour l’autre.
Journal du Gers : Quelles ont été les réactions des enfants de retour à l’école après presque deux mois de coupure ?
Mme Baric : Les enfants ont de grandes facultés d’adaptation, donc, ils ont plutôt bien réagi face à cette situation insolite.
Pour l’instant, ils sont sur la réserve, c’est le premier jour. Ils respectent bien les règles à suivre. Il faut voir sur la durée.
Cependant, certains m’ont dit ce matin que c’était "bizarre", que "rien n’était comme avant".
Journal du Gers : Comment se déroulent les récréations ?
Mme Baric : La cour est séparée en deux espaces. Les classes sortent en alternance selon un roulement établi pour éviter les contacts entre les groupes qui sont constitués toujours des mêmes élèves.
Nous avons préféré mettre en place deux récréations par demi-journée de 10 minutes pour permettre aux enfants de souffler un peu car le protocole est lourd.
Journal du Gers : Quelles activités sont privilégiées en classe ?
Mme Baric : Les enseignants vont poursuivre avec les enfants ce qu’ils font en distanciel avec les enfants qui ne sont pas en classe.
D’ailleurs, une maîtresse a organisé une visio conférence afin que les enfants en classe puissent voir leurs camarades de la classe restés à la maison.
Journal du Gers : Qui au sein de l’école porte un masque de protection ?
Mme Baric : Tous les adultes portent un masque. Ils sont fournis au personnel enseignant par l’Éducation Nationale. Le personnel municipal est équipé par la mairie.
Les enfants n’ont pas de masque.
Journal du Gers : Comment fonctionnent la cantine et la garderie ?
Mme Baric : La plupart des enfants sont restés à midi à la cantine.
Des repas chauds leur sont servis comme d’habitude.
Nous n’avons fait qu’un seul service mais les groupes ne se croisent pas, des lieux spécifiques ayant été aménagés.
Pour la garderie, elle fonctionne comme d’habitude mais elle n’accueillait ce soir que 3 enfants.
École Maternelle :
Le Journal du Gers : Comment s’est déroulée cette première journée ?
Mme Massarotto : Elle s’est plutôt bien passée.
Nous avons accueilli 16 enfants. Nous pouvons en accueillir 20.
Ce sont des enfants appartenant aux trois sections.
Ils sont répartis en groupes de 5 enfants, toujours les mêmes dans la mesure du possible pour éviter le brassage.
Le Journal du Gers : N’est-ce pas difficile de faire respecter, à des enfants jeunes, les règles de distanciation ?
Mme Massarotto : Oui, c’est compliqué car ils ont envie de contacts avec leurs camarades qu’ils retrouvent après deux mois et il faut les rappeler à l’ordre fréquemment. Cela demande une vigilance de tous les instants.
Cependant, on sent qu’ils ont été bien briefés par les parents en amont. Ils connaissent les gestes barrière.
À nous de les leur faire respecter à chaque instant.
Journal du Gers : Fait-on en classe ce que l’on faisait avant le confinement ?
Mme Massarotto : Non, nous nous sommes adaptés à la situation.
Nous allons fonctionner en 3 phases. La première phase est une phase de dialogue avec les enfants au sujet de cette situation si particulière. Ensuite, on procèdera à une évaluation des acquis pour adapter dans un troisième temps le contenu pédagogique.
Journal du Gers : Comment cela se passe-t-il pour les enfants qui ne reviennent pas à l’école ?
Mme Massarotto : Ils continuent en distanciel comme ils le font depuis le début du confinement.
Cela fonctionne plutôt bien, les parents jouent un rôle important dans cet enseignement nouveau.
Journal du Gers : Qu’en est-il de la cantine et de la garderie ?
Mme Massarotto : Les deux sont assurées.
Nous avions 13 enfants qui ont déjeuné à l’école.
Nous avons établi deux zones dans la salle de restauration et deux zones dans la salle de motricité pour que les groupes ne soient pas en contact.
La garderie a fonctionné avec 10 enfants.
Les deux directrices s’accordent pour parler d’une école « différente ».
Elles attendent toutes deux les directives concernant la deuxième phase de déconfinement à partir du 1er juin et n’ont aucune visibilité à ce sujet.
Nous leur souhaitons bon courage pour la gestion de cette période compliquée.
Illustrations : photos fournies par les directrices (les jeux condamnés à l'école maternelle, des parcours fléchés)