Depuis le début du mois de mars, les élèves de l’école Marc-Castex de Vic-Fezensac participent à une aventure artistique unique en compagnie de Mickaël Drolez, alias Pandaman. Ce street artist passionné partage son savoir-faire et sa vision de l’art urbain avec les enfants, à travers un projet pédagogique ambitieux .
Un projet rendu possible grâce au financement de la mairie de Vic-Fezensac, d'un don de l'association Humanisme en Fezensac et de la coopérative scolaire.
Un projet fédérateur autour du street art
Invité par l’établissement scolaire, Pandaman a conçu un projet autour du graffiti et du pochoir, offrant aux élèves une immersion totale dans l’univers du street art.
L’objectif ? Sensibiliser les enfants à l’art contemporain tout en leur permettant d’exprimer leur créativité sur un thème fort : la fraternité.
Dès la première séance, l’artiste a initié les élèves au monde du street art, en retraçant son histoire depuis les fresques rupestres jusqu’aux œuvres des artistes contemporains comme Banksy ou Invader. Il leur a expliqué que l’art de rue pouvait être un moyen de contestation ou simplement une façon d’embellir un espace public.
À travers des démonstrations et des échanges, les élèves ont découvert diverses techniques utilisées dans l’art urbain : bombes aérosol, pinceaux, pochoirs, stickers, affiches, et même le tricot urbain.
« Je voulais leur montrer que cet art existait depuis toujours et qu’il pouvait prendre de nombreuses formes », explique Pandaman. « L’idée était de leur faire comprendre qu’ils pouvaient eux aussi être créateurs. »
Une fresque collective monumentale
Le projet s’est décliné en plusieurs étapes. Tout d’abord, chaque élève a réalisé une œuvre individuelle, inspirée du célèbre pochoir « La Petite Fille au Ballon » de Banksy. Grâce à une palette de couleurs soigneusement sélectionnée, plus de 200 tableaux uniques ont été créés. Une fois assemblés, ces œuvres forment une exposition qui sera présentée aux familles en fin d’année.
Ensuite, les élèves ont investi les murs de l’école pour réaliser une fresque collective de 84 mètres de long. Inspirée du concept de la mosaïque, chaque enfant a dessiné une forme unique, imbriquée avec celles de ses camarades, donnant naissance à une immense composition colorée. Un véritable travail collaboratif où chacun a pu s’exprimer tout en respectant des consignes artistiques précises.
Pandaman raconte : « Chaque élève a créé une forme qui devait s’imbriquer avec celles des autres, comme un Tetris géant. Au début, certains hésitaient, ne savaient pas comment commencer. Alors, je leur disais : ‘Fais une forme, n’importe laquelle, puis peins-la et joue avec les couleurs’. C’était fascinant de voir leur évolution, leur confiance grandir au fil des séances. »
L’intervention de Pandaman : deux visages et des contours
En plus d’accompagner les élèves dans la réalisation de la fresque, Pandaman a lui-même contribué à l’œuvre en dessinant deux visages emblématiques qui symbolisent la diversité et la fraternité, une fille et un garçon. Ces visages, réalisés avec des lignes épurées et expressives, captent l’essence du projet en illustrant l’importance du vivre-ensemble.
L’artiste a également tracé les contours de la fresque, structurant ainsi l’ensemble de la composition et mettant en valeur les créations des élèves. « Mon rôle était d’apporter une cohérence à l’œuvre collective, tout en laissant l’expression individuelle de chaque enfant s’épanouir », précise-t-il.
Un apprentissage artistique et humain
Outre l’aspect purement créatif, le projet a permis aux élèves d’explorer des notions essentielles telles que l’entraide, la coopération et l’importance du collectif. En classe, ils ont réfléchi à la signification de la fraternité et ont rédigé des phrases sur ce thème, qui seront intégrées à la fresque sous forme d’inscriptions murales.
« Ce projet est une véritable expérience artistique et humaine. Il permet aux enfants de dépasser leurs appréhensions, d’oser créer et de prendre confiance en eux », souligne Pandaman. Grâce à des séances en petits groupes, il a pu accompagner chaque élève individuellement, les aidant à surmonter leurs peurs et à s’affirmer artistiquement. « J’ai vu des enfants, parfois timides, s’illuminer dès qu’ils prenaient la bombe de peinture en main. C’est magique. »
Même le personnel de l’école a été impliqué. Les enseignantes, les dames de cantine et d’entretien ont également contribué à l’œuvre en réalisant des pochoirs et en dessinant sur les espaces restants, renforçant ainsi la dimension collective du projet.
Une œuvre pérenne pour l’école
Le projet, qui devrait s’achever avant les vacances d’avril, laissera une empreinte durable dans l’enceinte de l’établissement. Outre la fresque monumentale, les enfants auront appris que l’art peut être un moyen d’expression puissant, accessible à tous.
L’exposition finale, prévue en fin d’année, sera l’occasion pour les familles de découvrir ces œuvres et d’apprécier le travail accompli par les enfants. Une belle manière de mettre en lumière l’importance de l’art dans l’éducation et de célébrer la créativité sous toutes ses formes.
Pour en savoir plus sur le travail de Pandaman, rendez-vous sur son site internet : pandaman.fr.