La base aérienne 133 Nancy-Ochey « Henry Jeandet » de l'Armée de l’air dispose d’un CFAA (Centre de formation à l’appui aérien [1]) qui organise, trois fois par an, des sessions de formation pour une vingtaine d’officiers et de sous-officiers des trois Armées, français et allemands (la Bundeswehr ne dispose pas de cette formation). Ils apprennent à guider les aéronefs.
Le 13 novembre, le Journal du Gers rend visite aux militaires qui terminent leur stage par le guidage sur le terrain. Nous allons d’abord à la sortie nord de Gondrin, où le 35e Régiment d’artillerie parachutiste de Tarbes a installé un camp de vie pour les stagiaires et l’encadrement. Le 35e fournit aussi « le plastron », c’est-à-dire des véhicules et des soldats qui jouent le rôle de cibles ennemies.
Guidage
Le capitaine Sébastien Liébault appartient au CFAA. De Gondrin, il nous envoie à Vic-Fezensac : c’est là que les stagiaires travaillent avec les aéronefs. Ils leur désignent leurs cibles en leur décrivant le terrain. C’est difficile, car, par exemple, un chasseur comme le Mirage 2000 arrive à 400 nt (600 km/h). Pour le guider, on n’a que quelques secondes. Quand les aéronefs ont une caméra connectée au poste de guidage, le travail est facilité.
Nous nous rendons à Vic-Fezensac. Sur la place de la mairie, nous repérons effectivement un groupe de soldats en pleine action : ils travaillent avec des aéronefs en vol. Ce n’est évidemment pas une phase de guidage d’appui aérien, puisque les cibles ne seraient pas visibles depuis le sol.
Le lieutenant-colonel Vivien Béral, commandant le CFAA nous accueille aux côtés d’un officier allemand.
On remarque que les stagiaires ont des moyens radio légers qui leur donnent une grande mobilité. Pendant leur formation, les stagiaires font une trentaine de guidages, sans compter les exercices sur simulateur à la base de Nancy, qui sont, nous dit le lieutenant-colonel Béral, très réalistes. Et il y a aussi du guidage de tir réel, dans des camps militaires.
Et en quelle langue parle-t-on à la radio ? En anglais, depuis que la France a réintégré le commandement unifié de l’OTAN...
N.B. - La photo du haut de page montre le lieutenant-colonel Vivien Béral aux côtés d'un officier allemand.
[1] L’appui aérien consiste à utiliser des avions d’attaque au sol et des hélicoptères de combat pour appuyer par leur tir les troupes au sol proches des positions ennemies. Il faut une grande précision dans la désignation des objectifs pour éviter de tirer sur les troupes amies, une synchronisation parfaite des actions à terre et en l’air et une grande réactivité de tous les combattants. En particulier, les troupes au sol doivent savoir, à la seconde près, quand les tirs des aéronefs et/ou de l’artillerie s’arrêtent. Pour donner immédiatement l’assaut, sans laisser à l’ennemi le temps de relever la tête.