Ce mercredi 28 août, en fin de matinée, sur la place de la Libération, Agnès, Anne-Marie, Nathalie et Fabienne étaient fortement sollicitées par de nombreux médias. Ces quatre Mousquetaires en grève depuis 100 jours croisent le fer avec la Poste de Miélan, pour marquer le coup, elles ont décidé d’organiser un pique-nique de solidarité. Lequel a été suivi par une cinquantaine de personnes, des élus et des délégations de facteurs de divers bureaux du Gers et des départements limitrophes.
Au cours de la manifestation, les quatre factrices ont lu « La lettre ouverte au président de la République » où elles détaillent longuement la justification du mouvement de grève. Il s’agit de défendre le service public, de bannir les algorithmes qui sous-estiment le temps de travail, la souffrance au travail, les conséquences des réorganisations d’emplois… Et de rappeler aussi « la réalité des chiffres à Miélan » qui comptait 16,59 emplois en 2007 et n’en compte plus que 10,89 en 2019.
La manifestation se conclura par un défilé en direction de la préfecture an ayant comme objectif d’obtenir un rendez-vous avec la préfète, Catherine Séguin. Cela n’a pas été possible mais la « Lettre au président de la République » a été remise à la commissaire de Police qui la transmettra à la préfecture.
Quant aux négociations avec la direction de la Poste, les factrices révèlent « qu’en début de conflit, nous demandions la réinjection d’un emploi » et après de nombreuses rencontres, « nous avons fait un grand pas puisque nous demandons plus que 75 jours de renfort soit l’équivalent de 0,25 emploi sur un an ».
Le dialogue reprendra entre les factrices et la Poste le jeudi 29 août, à 10 heures, avec la présence de leur représentant syndical, Sud-Solidaire.
Déclarations
Agnès Samson : « La direction est sourde à notre demande. Notre grève n’est pas un jeu pour battre un record. Nous avons une grosse motivation, nous savons que notre action est justifiée ».
Nathalie Da Costa et Fabienne Sans : « Nos efforts sont réels puisque d’un emploi demandé, nous avons rétrogradé à un quart d’emploi, soit 75 jours pour un an, soit moins que nos 100 jours de grève. Nous ne lâcherons rien ».
Francis Dupouey, conseiller départemental du Gers : « Cette journée, c’est pour une cause noble où nous voyons quatre factrices méritantes et courageuses qui se battent pour que ce service public, la Poste, reste un lien social dans notre environnement rural. Je ne voudrai pas que cela se dégrade davantage car, pour peu à terme, nous irions vers une fermeture des postes de Miélan et de Villecomtal ».