Mano a mano entre Vivaldi et Pergolese, sur le thème du Stabat mater

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Soirée baroque sous les voûtes de la cathédrale de Condom

Les Nuits musicales d’Armagnac nous offrent souvent de beaux moments. Ce soir, sous la direction de Michel Brun et de l’ensemble baroque de Toulouse, nous allons découvrir ou redécouvrir, pas un, mais deux Stabat Mater.

Le Stabat mater est un des textes les plus déchirants de la liturgie chrétienne. Il décrit la douleur de Marie au pied de la croix sur laquelle son fils est torturé. Les mots sont crus et saignants. Il a inspiré de nombreux compositeurs, mais les versions de Vivaldi et Pergolèse sont les plus populaires de tout le répertoire et ne manquent pas de douleurs. 

Mais avant de laisser le pupitre à ces deux géants de la musique liturgique, nous avons pu découvrir, en première partie, la Symphonie en Sol Mineur du compositeur Johann Friedriech Fasch (1688-1758). Belle surprise, puisque peu d’entre nous connaissent ce compositeur allemand qui se situe à mi-chemin entre le baroque de Vivaldi et l’avènement du classique qui viendra, quelque temps plus tard, avec Mozart.

Le tempo de la soirée montait en crescendo avec une magistrale interprétation du Stabat mater de Vivaldi par Caroline Champy-Tursun (contralto). Signalons que les œuvres liturgiques étaient écrites et interprétées par des hommes, des castrats, l’église interdisant les chants féminins durant les offices. Mais laissons la féminité et la maternité exprimer toute sa douleur dans une forme qu’on serait tenté de qualifier de « roots » ou de « sauvage », comme un échange primal entre les instruments d’époque, dont le son originel et sans fard fait écho à la voix déchirante de souffrances de ce merveilleux contralto. Si, aux premiers accords, on se surprend à perdre la fluidité du chant au bénéfice d’une interprétation de la douleur aussi théâtrale que sincère, très vite on se prend de compassion, d’empathie même pour cette Marie ; et l’émotion nous submerge. Oui, Caroline Champy-Tursun nous offre une mère courage exemplaire…. Une sainte en somme.

C’est sans parti pris aucun que la dernière partie de la soirée nous a offert un Stabat mater de Pergolese absolument parfait. Écrit pour deux voix, aux côtés de Caroline Champy-Tursun, nous avons pu admirer la voix de Clémence Garcia (soprano), un duo qui s’est exprimé à merveille dès le premier mouvement de cette œuvre géniale. Pensons que Pergolese n’avait que vingt-six ans et qu’à peine écrite, il mourut sans jamais avoir entendu jouer sa propre création.

Les rappels furent à la hauteur de cette soirée sous les voûtes de la cathédrale de Condom. Le public fut invité à un verre de l’amitié où il a pu rencontrer les artistes pour les féliciter une fois encore.

Soirée Baroque avec l’Ensemble baroque de Toulouse sous la direction de Michel Brun accompagné de son orchestre de cordes.

Un événement des Nuits Musicales en Armagnac.

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