A l'heure où souvent les sapeurs-pompiers sont gênés, menacés parfois, leurs véhicules caillassés ou tagués lors de leurs interventions, il est bon de rappeler après la terrible explosion survenue samedi matin dans une boulangerie à Paris qu'un certain nombre d'entre eux ou d'entre elles payent, chaque année, leur engagement citoyen de leur vie. Ces premiers jours de 2019 en sont un exemple frappant avec déjà trois victimes puisque le 9 janvier, un pompier volontaire a succombé à ses blessures en Nouvelle-Calédonie, après avoir été gravement brûlé lors d’un incendie la veille.
En 2018, sept sapeurs-pompiers ont péri en intervention :
- 5 septembre 2018 - un sapeur-pompier de 27 ans est tué à Villeneuve-Saint-Georges (94) à l’arme blanche par un homme en "crise de démence" ; un autre pompier sera grièvement blessé.
- 10 juin 2018 - deux sapeurs-pompiers volontaires de 38 et 46 ans se tuent en Ille-et-Vilaine, dans un accident alors qu’ils circulaient dans un véhicule de lutte contre les feux de forêt.
- 10 janvier 2018 - un sergent des sapeurs-pompiers est gravement blessé lors d’une intervention dans un incendie criminel de parking à Choisy-le-Roi (94). Il décèdera quatre jours plus tard.
- 7 janvier 2018 - deux pompiers meurent dans la nuit du 6 au 7 janvier en combattant l’incendie d’une maison dans le village d’Estrée-Blanche (62). Un troisième gravement blessé.
- 4 janvier 2018 - un sapeur-pompier volontaire, tombé dans un torrent lors d’une intervention liée à la tempête Eleanor dans les gorges du Breda (38), est retrouvé mort le lendemain.
Ce samedi 12 janvier, dans un contexte opérationnel tendu depuis plusieurs semaines, les secours sont alertés pour une odeur de gaz ressentie dans les étages d’un immeuble d’habitation situé rue de Trévise, à Paris. Environ dix minutes après leur arrivée sur les lieux, une très violente explosion suivie de feu survient, provoquant des dégradations très importantes sur l’ensemble des immeubles environnants. Deux sapeurs-pompiers sont gravement touchés. Évacués en arrêt cardio-respiratoire et malgré les soins rapides prodigués, ils n’ont malheureusement pas survécu à leurs blessures.
Le caporal-chef Simon Cartannaz, né en 1990 à Chambéry (73), avait intégré la brigade de sapeurs-pompiers de Paris le 6 août 2013. Il était par ailleurs sapeur-pompier volontaire à Chambéry.
En 2016, il était décoré d’une médaille pour acte de courage et de dévouement (ACD) échelon bronze, et d’une médaille de la Sécurité Intérieure (MSI), échelon bronze. Il était en couple depuis dix ans.
Le sapeur de première-classe Nathanaël Josselin, né en février 1991 à Migennes (89), avait intégré la brigade de sapeurs-pompiers de Paris le 7 octobre 2014. Il était également sapeur-pompier volontaire à Brienon sur Armançon (89). Il était affecté à la 8ème compagnie au centre de secours Château-d’Eau. En 2016, il était décoré de la médaille de la Sécurité Intérieure (MSI), échelon bronze. Il était pacsé et père d’un garçon de 4 ans.
A la suite de ce tragique accident qui a fait quatre morts, l'Association pour le développement des œuvres sociales des sapeurs-pompiers de Paris a décidé d'ouvrir une cagnotte pour soutenir les familles de ces deux sapeurs-pompiers. Disponible sur la plate-forme lepotcommun.fr.