Le vendredi 3 août , Seissan va retrouver pour quelques heures l’atmosphère d’antan. Certes, il est inconcevable de supprimer d’un coup de baguette magique l’impact de la modernité mais pourquoi pas y faire revivre quelques-uns des savoir-faire d’autrefois , une façon de rappeler à tous, résidents locaux jeunes ou moins jeunes comme touristes de passage, ce qui se passait beth temps a, c’est-à-dire à l’époque de nos aïeux . Dans cet esprit-là, les organisateurs ont invité cette année les Forges de Carrié, une association de passionnés du marteau, du fer et du feu mais ouverte aussi aux tailleurs de pierre, aux artisans du cuir ou du bois.
Bruno Testa, un passeur de mémoire
A sa tête, Bruno Testa qui fera office de maitre forgeron, entouré de quelques- uns de ses compères, tous aussi enthousiastes que lui, autour de leur forge ambulante. Il a connu les forges au cœur des villages mais aujourd’hui les enclumes se sont tues, comme s’est tue à Seissan, route de Mirande, celle de Mr Lacourt . Alors l’homme s’est donné une mission : retrouver les gestes et conserver les savoirs et il a fait école auprès de quelques amis. D’une forge portative de l'armée américaine datant de 1914, ramassée à la poubelle il y a une vingtaine d’années , est partie concrètement leur aventure,. A Seissan , il y aura une exposition des différents objets qu’ils fabriquent mais ils en produiront également sur place, à la demande, des ustensiles de petite taille évidemment mais qui auront l’avantage incontestable d’être créés sous l’œil de l’acquéreur .
Un conteur aussi
Leur premier objectif est de partager et d’apprendre ! Et puis, avec sa tenue moyenâgeuse, Bruno Testa est aussi un conteur. Il manie avec autant de virtuosité le geste et la parole : ce qu’il fait, il le fait vivre à tous ceux qui l’écoutent , intarissable sur ceux qu’on appelait autrefois « les fèvres » c’est-à-dire les corporations qui travaillaient le fer. On pourra rester des heures à le regarder et à l’écouter……