Les enfants sont des petits êtres charmants qui ont la faculté exceptionnelle de se recharger en énergie au fur et à mesure qu’ils en dépensent. Ce qui s’avère vite épuisant pour les parents. Alors, quand les associations culturelles et sportives proposent leur grande Foire annuelle, toute la famille saute dans les baskets pour partir à la découverte d’un loisir salvateur, qui finira peut-être par devenir un véritable violon d’Ingres.
Cette expression est typiquement française, et même d’origine régionale pourrait-on dire, puisqu’on la doit à Jean- Auguste-Dominique Ingres, le célèbre peintre (notamment d’Œdipe et le Sphinx, de La Grande Odalisque, et du Bain turc), né en 1780 à Montauban.
Talentueux dès son enfance, il est admis à l’Académie Royale de Toulouse à l’âge de 11 ans, et obtiendra dix ans plus tard le Grand Prix de Rome. Mais un enfant doué pouvant en cacher un autre, il excelle également au violon. A tel point qu’il finira deuxième violon à l’Orchestre du Capitole. Cette seconde vocation du peintre sera telle qu’elle donnera naissance à l’expression : « avoir un violon d’Ingres ».
Finalement, c’est plutôt une bonne chose que la passion d’Ingres se soit portée sur le violon. Il aurait été beaucoup plus équivoque de parler de « ses dames » -s’il avait été un virtuose du damier- sachant que c’est surtout dans ses nus que s’exprimait son tempérament, et que les cris d’admiration qu’il poussait devant ses jeunes modèles les rendaient honteuses !
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