L’été dans le Gers, c’est aussi le retour en fanfare des festivals (des festi…veaux ?) de musique. Vous entendez au loin la clameur des estivants qui se pressent autour des concerts ? Tendez bien l’oreille ; là, quelque part dans la nuit étoilée, des rires et des accords s’élèvent. Oui ! On dirait bien que quelques musiciens se sont retrouvés pour faire un bœuf !...
Pour trouver l’origine de cette drôle d’expression, il faut remonter aux années 20 à Paris, dans le 8ème arrondissement plus précisément.
A l’époque, une joyeuse bande de copains réunis autour de Jean Cocteau prend l’habitude de se réunir le samedi soir au 28 rue Boissy d’Anglas, dans un bar baptisé « Le bœuf sur le toit » (traduction littérale d’un tango de José Monteiro « O boi no telhado », véritable succès du carnaval de Rio). Haut lieu de culture d’avant-garde dadaïste, le jazz s’y invite très vite, et les musiciens viennent prolonger leur soirée autour de concerts improvisés, une « jam session ».
La popularité de ce cabaret est telle qu’il se pourrait bien que l’expression « faire un bœuf » soit née d’une invitation lancée par Django Reinhardt à ses musiciens au sortir d’un concert : « On se fait un bœuf ?... »
Au risque de les décevoir, nos belles Blondes d’Aquitaine et autres bovidés qui fleurissent dans nos prairies n’ont donc rien à voir avec l’expression.
Mais, si en sillonnant les routes des festivals vous apercevez un bœuf sur un toit, deux solutions s’imposent : vérifier votre taux d’alcoolémie avant d’aller plus loin, ou appeler les pompiers !...
Retrouvez la rubrique "Petite parenthèse" de Marielle Fourcade sur son site http://lechoixdesmots.fr