Si vous habitez l’Ouest du département et si vous conduisez, vous avez sûrement déjà vécu ce phénomène étrange au moment de vous engager sur la nationale 124. Alors que vous marquez le stop en regardant anxieusement passer sous votre nez la file de (gros !) camions, c’est comme si Bézu en profitait pour s’installer sur votre siège passager, et se mettait à chanter à tue-tête « À À À la queue leu leu !... » (Si vous avez déjà assisté à un mariage, vous avez entendu cette chanson au moins une fois dans votre vie). Surnaturel !
Elle est bien rigolote cette expression « à la queue leu leu », mais elle vient d’où exactement ?
Il faut remonter loin, très loin, pour savoir que « leu » était en fait l’ancien français tiré du latin « lupus » qui signifie « loup ». L’imaginaire collectif étant alors très marqué par les animaux sauvages, et la syntaxe peu regardante à l’époque (on se passait aisément d’article ou de préposition), on voyait passer « à la queue (du) leu (le) leu » (en file indienne finalement, mais l’Amérique n’avait pas encore été découverte et les Indiens coulaient alors des jours heureux).
On apercevait en fait à la queue du loup, le loup suivant. Ce qui, version sms de l’époque donnait « à la queue leu leu ». Nous avons donc gardé cette expression, plus simple à employer qu’ « à la queue loup loup », qui sonne beaucoup moins bien finalement.
Les électeurs seront-ils à la queue leu leu aujourd’hui devant les urnes ? Réponse en soirée.