Lundi 29 août, à Cutxan, l’éleveur gaveur Jean-Louis Faivre a eu la visite de la députée Gisèle Biemouret, du sous-préfet de Condom, Jean-Charles Jobart, accompagnés du maire de Cazaubon, Jean-Michel Augré, de la première vice-présidente de la Communauté de communes du Grand Armagnac, Marie-Ange Passarieu et de France Ducos, maire d’Estang. Ces personnalités voulaient se rendre compte des problématiques que rencontre le monde agricole, plus particulièrement la filière avicole suite à la crise aviaire et le vide sanitaire qui a suivi.
Avant de visiter la nouvelle unité de gavage de Jean-Louis, le gaveur a précisé qu’il était dans l’élevage depuis 22 ans, et qu’en 1994, il gavait 500 canards. En janvier 2016, il a ouvert sa nouvelle unité, puis la grippe aviaire est arrivée : « Le bâtiment moderne aux normes d’aujourd’hui, a été un investissement financier très important pour ma nouvelle entreprise, et du jour au lendemain, je me suis retrouvé durant quatre mois sans travail et donc sans revenu. Je fais partie des rares éleveurs qui n’ont pas reçu l’avance de trésorerie de 50%, puisque mon bâtiment est de janvier 2016. Évidemment, les remboursements des prêts ont été momentanément suspendus, mais dès le mois d’octobre, je dois les payer avec les arriérés.
Les personnalités très à l’écoute des problèmes de Jean-Louis Faivre, se sont entretenues avec lui sur les diverses possibilités qui pourraient être envisagées pour l’aider. Jean-Charles Jobart et Gisèle Biemouret ont rappelé que les décisions prises à l’époque étaient nécessaires pour éviter que l’épidémie se propage, ou qu’elle revienne plus tard en force : « Ces décisions ne devaient être appliquées que dans les régions contaminées et pas dans toute la France. Il ne fallait pas à affaiblir toute la filière Française et perdre des marchés, qui auraient été très difficiles à reconquérir. »
Lors de la visite de l’unité, Jean-Louis a précisé : « Aujourd’hui c’est mon deuxième lot de 850 canards. Ils viennent des Landes, Gers, Lot et Garonne. J’ai toujours fourni Intermarché et les Délices d’Auzan, et je continue avec eux ce partenariat. Dans l’intérêt de la clientèle, les Délices d’Auzan sont très exigeants sur la qualité et l’hygiène. Ce choix est contraignant mais au moins les produits sont d’une excellente qualité. »
Après avoir expliqué le fonctionnement de l’unité très moderne, de 400 m2, où la température est maintenue à 22 degrés, détaillé ses nombreuses heures de travail, Jean Louis Faivre a exprimé ses inquiétudes pour sa production de blé : « Elle est très bonne, mais en considérant le prix, je ne couvre pas mes frais. Quant à la vigne, le manque de pluie pose problème. Souhaitons que de nouvelles normes ne nous soient pas imposées d’ici 6 mois. »
En complément de son élevage, de la vigne et du blé, Jean-Louis Faivre, a suivi des formations d’entretiens mécaniques : « Cette année j’ai effectué beaucoup de travaux mécaniques. » Évidemment pour s’en sortir cette diversification ne lui permet pas d’avoir beaucoup de repos et de sommeil. » Il envisage de développer son entreprise avec du prégavage.
Malgré ces conditions de travail et l’incertitude de l’avenir, Jean-Louis Faivre qui aime son terroir et son métier, a communiqué cette vocation à son fils, qui est au lycée agricole d’Auch. Ce jeune très motivé poursuit ses études et avec détermination compte bien à son tour se lancer dans l’élevage de volailles.