La fête du vin de Saint Mont (le vin sans tiret) pendant le dernier week-end de mars (1) a, depuis des années, un de ses points forts sous le Monastère de Saint-Mont (le village avec un tiret). Un spectacle fournit le prétexte à l'ouverture d'une barrique de Saint Mont rouge.
Cette année, pour le 19 mars, c'est encore Jean-Louis Le Breton qui a écrit le scénario. Avec virtuosité, il a tiré de son spectacle « La Gabare du Pacherenc », qui dure une heure-et-demi, un sketch d'une demi-heure qui pourrait s'intituler « La Gabare du Saint Mont » (1). L'histoire ressemble à celle des Fourberies de Scapin, de Molière, avec la fameuse réplique « Que diable allait-il faire dans cette galère ? ».
Le homard m'a tuée !
Mais au lieu d'un père riche et avare, on a ici une mère riche et grippe-sou – Ernestine La Vignasse - et la réplique très contemporaine : « Le homard m'a tuée ! ». Qui s'explique par le fait qu'une gabare appartenant à cette dame a été coulée par des filous à la solde de son secrétaire. Ils ont prétendu que la gabare avait heurté un banc de homards…C'est une trouvaille et le public apprécie. Quant au secrétaire, il aime la fille de sa patronne et ne recule devant rien pour obtenir la main de la demoiselle. Les deux matelots filous sont très drôles et un innocent vigneron gascon – qui joue très bien - donne l'occasion au secrétaire de tisser son intrigue. Il vient saucissonner tranquillement devant la scène en attendant que la situation s'éclaircisse.
Ce spectacle sera rejoué dans sa version complète à la Tour de Termes-d'Armagnac cet été : à ne pas manquer si l'on ne l'a pas encore vu. Les acteurs et la mise en scène sont excellents : Janine Gual est très convaincante en Ernestine La Vignasse, ainsi que sa fille (Katia Chéreau) et son secrétaire Bernard Saint-Pé), ainsi que l'acteur qui présente le spectacle (Alain Rigout). Sans compter Pierre Gual, en lord écossais ! Enfin, comme il se doit, c'est André Daguin, le maître ès gastronomie gasconne, qui donne le signal de la mise en perce du tonneau de Faîte rouge. Les spectateurs ont donc eu deux plaisirs : le spectacle et le vin.
Une affluence supérieure
Plus encore que les autres années, le public a plébiscité ces fêtes du vin de Saint Mont : il faut venir de plus en plus tôt pour trouver une place de parking et les tables de déjeuner dressées dans les rues du village sont prises d'assaut très tôt. Mais il y a beaucoup d'autres lieux de restauration et de distraction et de nombreux centres d'intérêt à Saint-Mont et dans les autres villages, d'Aignan à Lupiac, de Saint-Gô à Plaisance-du-Gers, en passant par Termes-d'Armagnac, Sabazan, etc. D'abord le vin, dans ses trois couleurs, la visite du célèbre chroniqueur gastronomique Vincent Ferniot, les démonstrations gastronomiques par de grands chefs, les dégustations dirigées par des œnologues et bien d'autres réjouissances. Sans oublier la visite du Monastère de Saint-Mont, qui a été très appréciée. (Voir l'article : http://lejournaldugers.fr/article/11295-saint-mont-vignoble-en-fete-au-monastere-de-saint-mont). Il sera très intéressant de voir ce que Producteurs Plaimont va faire de ce magnifique bâtiment..
(1) La date de Pâques a nécessité d'avancer ce week-end de fête. (2) Avec le risque, pas toujours évité, que les acteurs disent « Pacherenc » au lieu de « Saint Mont ». Mais certains guettaient le lapsus...