Georges Courtès, président de la Société Archéologique,Historique, littéraire et scientifique du Gers a annoncé lors de la dernière réunion que la journée-colloque du mois de novembre sur la guerre 191418 avait obtenu de la Mission interministérielle du Centenaire de la Grande Guerre, la labellisation officielle. Il en remerciait Muriel Baggio directrice de l'ONAC. qui a obtenu du ministère cette labellisation laissant espérer une subvention.
Par ailleurs le président a annoncé les nominations récentes de Cynthia Bicheron au Pays d’Art et d’Histoire d’Auch et d’Emilie Barthelmé au Pôle archéologique d’Eauze. Notre confrère Maurice Serres a présenté l’affiche d’une exposition « Résistants et déportés du Gers » qui se tiendra du 16 au 24 janvier 2016 aux Granges de la mairie de Marciac.
-
Communication-conférence
Paul LASSUS, Présentation du testament de Géraud de Cazaubon retrouvé récemment.
L’auteur a déjà publié un livre sur l’histoire de l’éphémère comté de Gaure, entité féodale créé par le roi d’Angleterre lors d’un passage à Condom en 1289 avec les territoires situés entre St-Puy, Fleurance et à La Sauvetat. Ces terres avaient été vendues en 1282 par Géraud de Cazaubon, personnage intéressant que la recherche de l’auteur vient éclairer. Après une enquête digne de Sherlock Holmes, l’auteur a mené une recherche obstinée pour retrouver le parchemin original du testament de ce féodal gascon. Signalé au XIXe siècle par des érudits, vendu aux enchères lors de successions, le
document passe à la Bibliothèque municipale de Bordeaux peu après victime d’un incendie. On croit le document perdu. Paul Lassus interroge néanmoins les responsables actuels et le document est retrouvé, un parchemin superbe, merveilleusement conservé. C’est un acte daté du 12 février 1296 rédigé à Milhars par le notaire de Cordes. Il y institue son fils naturel et légitime Géraud comme héritier universel. Parmi les informations précieuses, on remarquera l’appartenance de Géraud de Cazaubon à la famille des comtes de Toulouse, petit-fils d’Hugues d’Alfaro, sénéchal de Toulouse, héros de la guerre contre les croisés du Nord, gendre de Raymond VI de Toulouse qui lui a donné sa fille naturelle Guillerme en mariage. Géraud laisse en effet un legs à la maison des hospitaliers de St Jean de Jérusalem à Toulouse pour peindre le tombeau de son grand-père. Or c’est là que le corps de Raymond VI a été déposé à sa mort le 2 août 1222, dans un sarcophage. Géraud de Cazaubon ordonne à son fils de faire des réparations à ses victimes car il a malmené et pillé lors de chevauchées, plusieurs villages entourant ses terres du Saint-Puy et de Fleurance et aussi d’Eauze, au total au moins neuf villages. Jusqu’ici c’était surtout sa position de victime des attaques des comtes d’Armagnac et de Foix en 1272 qui était passée à l’histoire.
Pierre CAMES, Le Prince noir, un déluge en Bas-Armagnac.
Parti de Monclar-d’Armagnac le 13 octobre 1355 le Prince Noir, fils d’Edouard III, roi d ‘Angleterre et duc de Guyenne, conduisit une « chevauchée » dans le sud de la France au cours de laquelle cinq cents villages furent détruits. Le commando avait quitté Bordeaux le 5 octobre, il était de retour le 1er décembre, après avoir semé la terreur dans les territoires traversés. Cette expédition sauvage est un des évènements les plus importants de la guerre de Cent ans dans la région. Un corps expéditionnaire fort de 2 000 hommes environ, quitte Londres le 9 septembre 1355 et débarque à Bordeaux le 20 septembre. L’étape est brève, juste le temps d’étoffer son armée avec des éléments locaux : Bordelais, Charentais, Landais, Basques, sous le commandement de seigneurs aquitains. Villages, hameaux et chaumières sont incendiés ainsi que de nombreuses églises. Les bourgs traversés sont modestes Mauléon, Marguestau, Campagne, Manciet, Ayzieu, Castelnau-d’Auzan, Estang etc. et les « châteaux », peut-être encore en bois ou en torchis, sont détruits. Saint-Justin et Labastide qui se trouvaient dans la zone d’influence anglaise sont épargnés. Les documents sont rares et parfois, seules des légendes subsistent.
A Cutxan, on dit qu’au cours de la destruction de l’église, une cloche roula jusqu’à la Douze. Ailleurs on parle du « cimetière anglais » ou des soldats « tués à la bataille de Larée ». Nogaro subit un siège de trois jours. Les Anglais évitent Termes et Bassoues (où pourtant, le formidable donjon n’était pas encore bâti). La chevauchée quitte la région vers Toulouse. D’après l’auteur, l’histoire retient surtout les dégâts matériels et évoque peu les victimes humaines qu’il qualifie de « considérables », dans des « excès d’une barbarie rarement égalée ». Le 28 novembre, à Mézin, sur le chemin du retour, le Prince noir donne congé à ses troupes et se dirige vers Bordeaux.
Le programme des prochains mois
Le 3 février prochain, l’assemblée générale ordinaire, les réunions mensuelles le premier mercredi de chaque mois, enfin la journée-promenade-banquet du dimanche 22 mai prochain avec visites de villages, de châteaux et d’église autour de Masseube.