L'écriture littéraire, c'est comme une EMI : Expérience de Mort Eminente

Ce fut un beau week-end littéraire, " Les Mots d'Hiver ", offert en cette fin de semaine à Bézolles, Rozès et Bonas sur le thème du " Gers, Terre d'Auteurs" . Vendredi Charles Lixandre a conté la Ruralité dans les Années 50 avec son accent truculent, et samedi à Rozès Perry Taylor proposait à regarder et entendre ses dessins sur la personnalité des Gascons.  Et dimanche... et dimanche nous y étions également !

Dimanche 28 janvier se tenait dans la salle des fêtes de la mairie de Bonas, une conférence sur l'écriture littéraire, conférence donnée par l'auteure gersoise Maïa  Alonso, bien connue sur le département du Gers mais hors frontière également, pour sa prolifique production de romans: 9 livres en 10 ans. Une cinquantaine de personnes avaient répondu à l'appel de la culture, un après-midi " Les mots d'hivers" organisée par l'association Bonas Art et Nature sous la coupe de Nicolas Thévenin, musicien bassiste du Trio Myosotis et président, ainsi que Jacqueline Fahner, trésorière. 

Maïa Alonso, née à Sidi Bel Abes en Algérie, vit à Lombez depuis 40 ans. Correspondante de la Dépêche depuis 38 ans, Maïa est avant tout une auteure que chacun qui l'aura lue, ne pourra oublier. Son travail navigue entre une sorte de documentaire sur sa vie en Algérie, ses souvenirs et ses recherches sur des faits historiques, même si ses livres sont bien des romans. 

Le mystère de l'écriture 

Maïa dit de l'écriture qu'elle l'a guérie, l'a amenée à une résilience, lui a permis de se dépasser et de dépasser la douleur de cet exil forcé qu'elle a dû traverser en quittant l’Algérie sa terre natale. Aujourd'hui, le travail de deuil semble fait, car elle nous dit " Ma terre d'accueil c'est le Gers, Lombez et Samatan, puisque c'est là que je vis ".

 Ce qui est essentiel à l'écriture littéraire c'est l'inspiration. Cette fameuse inspiration qui est propre aux artistes quelqu'en soit la discipline. Être inspiré, c'est absorber quelque chose qui vient de l’extérieur, qui vient d'une force invisible et mystérieuse. C'est du moins ainsi que je le ressens ". 

Maïa Alonso nous fait un parallèle entre cette inspiration et l'état de mort imminente, la fameuse EMI (Expérience de Mort Imminente). Une approche qui aurait pu inquiéter le public présent mais qui, au contraire, reçut une sorte d'approbation discrète. Maïa aurait-elle mis les mots qu'il fallait pour que le public ose reconnaître qu'il n'est pas forcement en désaccord avec cette vison de la chose ? 

" Pour moi qui depuis très longtemps expérimente les mystères de l'écriture, ce constat apporte de l'eau à mon moulin, (Maïa venait de citer le travail du Dr J.J Charbonnier sur la question),  pour moi c'est la conscience qui utilise le cerveau et le cerveau commande les gestes.... L'écriture née du geste serait-elle la voie-voix de la conscience ?....  

Maïa nous parla ensuite de sa relation avec ce qu'elle appelle la source, sorte de Cloud ( quel belle idée!! ) ... Elle nous dit que ce sont les personnages qui mènent la danse dans l'histoire que l'on écrit. Cependant, si l'inspiration est à la base d'un roman, d'un écrit littéraire quel qu'il soit, c'est pourtant bien le travail d’orfèvrerie que font les auteur(e)s qui donne le fin mot de la brillance du texte. Parce que c'est vraiment du travail que de reformuler ce que l'inspiration nous a fourni comme base. " A l'inspiration, il manque le style, la façon d'écrire, tout ce qui fait le travail d'un auteur. Ce travail est purement cérébral et autonome. Personnellement j'aime les deux aspects de cette recherche... Je suis une écriveuse: j'écris et je rêve... " .

Une conférence, la première sous cette forme pour l'auteure plus habituée à une dédicace classique, qui reçut de chaleureux applaudissements et permit au public de dévaliser son stand de livres!

 Après quoi tout le monde se retrouva pour une dégustation de tourteaux et galettes des rois  autour d'une bonne bolée de cidre...

Photo :Jacqueline Fahner, Marlène, Maïa Alonso et Nicolas Thévenin.

Prochaine actualité de Maïa

Vendredi 2 février à 18h on pourra retrouver Maïa Alonso à la médiathèque de Lombez pour des lectures de ses livres. Ces lectures seront accompagnées par une musicienne, Nadine Abérola qui joue de plusieurs instruments insolites. Article à paraitre dans la semaine.

Article déjà paru sur MAIA  ALONSO à lire ici