Avec 4,6 décès avant l'âge de 1 an pour 1 000 naissances vivantes, le Gers est le deuxième département le plus mauvais, à égalité avec la Lozère, et derrière le Lot qui recense 5,1 décès pour 1 000 habitants.
C'est ce qui ressort d'une publication de l'INSEE, parue le 14 Juin 2023, couvrant la période 2019-2021.
Ces performances se situent loin derrière les départements des grandes métropoles tels que la Haute-Garonne ou l'Hérault qui enregistrent 2,9 décès pour 1 000 naissances
En tête des départements qui s'en sortent le mieux, on peut citer le Tarn avec 2,1 et l'Aude avec 1,4 décès pour 1 000 naissances.
L'accès aux soins en cause
Selon Magali Barbieri, directrice de recherche à l'INED, et autrice de l'ouvrage "La mortalité départementale en France", dans la mesure où les décès infantiles se concentrent dans les premiers jours suivant la naissance, on peut souvent les lier à des problèmes de suivi pendant la grossesse ou d’un accès plus difficile aux services obstétriques par les femmes concernées.
Le Gers tout comme la Lozère et le Lot sont les seuls départements d'Occitanie à ne recenser qu'une seule maternité (source DRESS). Or ce sont ces départements qui ont les taux de mortalité infantile les plus élevés.
Des accouchements hors du département
Par ailleurs Le Gers et le Lot sont dans le Top 3 des départements français recensant le plus d'accouchements hors du département de résidence. Ainsi, en 2017, 42,7% des gersoises étaient contraintes d'accoucher hors du département (source: Réseau Hôpital & GHT). Le manque de maternité explique ici encore la statistique observée.
En 2021, le Gers recensait 1515 naissances. Un taux de mortalité infantile de 4,6 correspond donc à 7 décès.
Le taux gersois s'est fortement dégradé ces dernières années, il n'était que de 2,7 pour la période 2014-2016 (contre 4,6 pour la période 2019-2021).
La situation se dégrade en France
La France qui se trouvait en 3ᵉ position des pays à la mortalité infantile la plus faible entre 1996 et 2000, se trouve désormais en 20e position, avec une baisse de seulement 20 % de la mortalité infantile en deux décennies.
Depuis 2015, la mortalité infantile en France est supérieure à la moyenne européenne, alors qu’elle était l’une des plus basses d’Europe à la fin du XXe siècle. En effet, contrairement à la France, la mortalité infantile en Europe continue de diminuer en moyenne