On trouve dans le Gers de nombreuses sources consacrées qui attestent du passage de la Vierge : autrefois, on s’y rendait en pélerinage pour l’Assomption le jour du 15 août.
A Vic-Fezensac, ce lieu était la source de Notre Dame de Carboire qui se situe à 3 km de Vic-Fezensac sur la D35 route de Marciac.
La source a aujourd’hui disparu mais sa présence est matérialisée par un banc en béton au bord de la route.
Sur le dossier est gravée l’inscription suivante : « Notre Dame de Carboire, soulagez les éplorés qui confiant en vous viennent boire à votre fontaine et s’y laver »
Les effets thérapeutiques étaient également gravés là mais les inscriptions sont aujourd’hui effacées.
En effet, on prêtait à chaque source des propriétés spécifiques, l’une soulageait les douleurs de dos, une autre améliorait la vue, une autre guérissait les rhumatismes...
Les anciens racontent qu’au mois d’août comme il n’y avait pas d’eau et que la source était tarie, on plaçait au-dessus une citerne d’eau et par un tuyau, on faisait ressortir l’eau au niveau de la source afin que le pélerinage de l’Assomption puisse avoir lieu.
A quelques mètres, de l'autre côté de la route, en hauteur, on aperçoit la statue de la Vierge Marie qui veillait sur la source.
En contre-bas, se trouvent deux bancs pour les pélerins.
Je me souviens d’un vieux monsieur qui aimait raconter une anecdote au sujet de cette source :
« Cette source, ma mère m’y avait amené un été pour l'Assomption...
Autrefois, les jeunes de la ville allaient pendant les vacances à la campagne pour garder les vaches, les dindons.
Les familles les y envoyaient aussi parce que les enfants y mangeaient bien.
J’étais dans une ferme que mon père connaissait bien : les repas y étaient copieux.
Au bout de 15 jours, je reviens à Vic et ma mère s’étonne de ma maigreur : « Je ne comprends pas, tu as pourtant bon appétit, m’a-t-on dit ! "
Ma mère m’amène à Notre Dame, on me mouille la tête, les jambes et on me frictionne avec l’eau de la source miraculeuse.
Le lundi, je repars garder les vaches et au bout de 15 jours, quand mes parents viennent me récupérer, on constate que je suis toujours aussi maigre.
C’est l’incompréhension : ni les riches repas de la ferme, ni l’eau de la source miraculeuse n’ont eu d’effet !
Le propriétaire de la ferme prend alors mon père à part lui dit : « Je vais te dire de quelle maladie souffre ton fils… Nous avons accueilli une famille de réfugiés des pays de l’Est qui travaille pour nous. Leur fille, une charmante petite demoiselle blonde, garde les vaches avec ton fils et ils sont très copains... »
Les sources miraculeuses n’ont pas tous les pouvoirs !
Pierre DUPOUY