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Peu de personnes aujourd'hui peuvent expliquer pourquoi la rue qui descend à la place du collège s'appelle la rue de l'Etang.
Un étang ? Quel étang?
Oui, il y avait bien un étang à la place de l'école maternelle et de son parking mais il faut avoir un certain âge pour l'avoir connu !
C’était un marécage, anciennement le bief d’un moulin construit sur le ruisseau du Pouchot.
Cet étang était un étang à l’ancienne avec des roseaux, des ronces...et de gros rats qui faisaient la joie d’adolescents possédant une carabine.
Le soir, c’était l’amusement... « Tiens, ce soir, on va aller à l’étang « se faire » quelques rats..."
Cet étang était alimenté par le ruisseau des Bourbonnes qui disparaissait à l'endroit où se dressait le lavoir dit de Pouchot, un lavoir détruit lorsqu’il y eut les aménagements de l’école élémentaire et de l’hôpital.
Cet étang appartenait à un certain M.Lannes d’où son nom et il fut un sujet de procès entre lui et la municipalité dont le maire était M.Meillan de 1870 à 1886.
La mairie accusait le propriétaire d’avoir coupé des arbres entre le ruisseau des Bourbonnes et l'étang et d'avoir jeté la vase du curage de l’étang dans un champ qui ne lui appartenait pas.
Lannes affirmait que le mur qui soutenait le chemin de ronde avait été construit sur son terrain d’où les problèmes avec la municipalité.
Le maire fut d’ailleurs malmené par les avocats de Lannes.
Il se vengera en lui refusant la candidature lors de l’adjudication pour exercer le métier de placier à la volaille.
Cet étang avait servi de cadre à l'une des matinées d'ouverture de Pentecôte.
A l'époque, l'ouverture des festivités se faisait sur le mode humoristique avec défilé de chars et discours parodiques dans lesquels excellait un nommé Gélas.
Une année, une "personnalité" était arrivée par les flots à bord d'une barque sur l'étang de Lannes.
La barque avait été ensuite remorquée sur la place de la mairie où fut prononcé un discours que l'on doit certainement pouvoir retrouver.
Un jour l’étang de Lannes a disparu lorsque fut créée l’école maternelle et son parking en 1957.
Ne restent que de vieilles cartes postales et le nom de la rue qui y conduisait !
Pierre DUPOUY
