Tous les ans, l’ONG Global Footprint Network calcule "le Jour du Dépassement" - Overshoot Day - sur la base de trois millions de données statistiques de 200 pays. C’est la date à partir de laquelle l’empreinte écologique, la pression humaine dépasse les capacités de régénération des écosystèmes naturels.
La date est calculée en croisant l’empreinte écologique des activités humaines (surfaces terrestre et maritime nécessaires pour produire les ressources consommées et pour absorber les déchets de la population) et la « biocapacité » de la Terre (capacité des écosystèmes à se régénérer et à absorber les déchets produits par l’Homme, notamment la séquestration du CO2).
Depuis les années 1970, la date du Dépassement ne cesse d’avancer. L’humanité vit à crédit, comme chaque année depuis plus de cinquante ans. Excepté en 2020 où la crise sanitaire a fortement ralenti la croissance économique mondiale, les mesures prises pour faire face à la crise sanitaire ont en effet fait reculer la date de trois semaines, le confinement ayant conduit à une réduction de 14,5 % de l’empreinte carbone mondiale.
Malheureusement, ce recul aura été éphémère. Cette année comme les autres années, sauf en 2020 donc, le "jour du dépassement" arrive toujours plus tôt. Pour 2021, le 29 juillet donc. En 2000, c'était seulement le 23 septembre alors qu’en 1970, on arrivait presque à tenir l'année entière : il s’agissait du 29 décembre.
Le 29 juillet 2021, l’humanité a donc utilisé autant de ressources biologiques que ce que la Terre peut régénérer en une année. Autrement dit : à partir de cette date, nous "tapons" dans le capital naturel qui pourrait faire vivre les populations convenablement les années suivantes.
Global Footprint Network qui effectue ces calculs, alerte régulièrement sur cette constante régression.
Le jour du dépassement de la Terre se charge de rappeler l’urgence climatique et écologique.
Les inondations ayant submergé l’Europe et la Chine, les incendies et sécheresses qui se succèdent dans l’Ouest américain, tous ces phénomènes météorologiques extrêmes sont directement liés au dérèglement climatique engendré par l’activité humaine, selon les climatologues.
Selon un chercheur américain Robert B. Richardson, économiste de l’environnement à l’université d’État du Michigan, la méthodologie utilisée pour son calcul de date par le Global Footprint Network soulève plusieurs problèmes qui, selon lui, ferait que la date de l’empreinte écologique pourrait "tout à fait être sous-estimée". Le déficit écologique devrait donc surgir encore plus tôt dans l’année.
Une solution parmi d'autres : faire reculer le Jour du Dépassement en protégeant les forêts. Il faudrait mettre un terme à la déforestation.
Pour lutter contre, avec le WWF, il faut se mobiliser et demander une loi européenne qui interdise l’importation de produits liés à la déforestation.