Antoine Maurice : Un constat sans filtre après le premier tour des régionales

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Communiqué d'Occitanie naturellement

Dimanche dernier, dans un contexte de très forte abstention, 133 388 électrices et électeurs d'Occitanie et du Pays catalan ont fait le choix de l'écologie au premier tour des élections régionales. L’urgence écologique est telle que l’on ne peut plus se contenter de demi-mesures pour sauver le climat et la biodiversité. Par leur vote, ils et elles nous signifient partager cette conviction. Nous les remercions chaleureusement.

Mais au soir du premier tour, de cette urgence et de cette nécessité, Carole Delga et son équipe n’ont jamais voulu tenir compte.

Nous ne sommes pas des marchands de tapis 

Dimanche soir et lundi matin, les discussions engagées avec l’équipe de Carole Delga en vue d'un accord de second tour, ont eu lieu dans un climat de défiance et de fermeture totale. Avec obstination, les proches de Carole Delga ont refusé de prendre le moindre engagement en faveur de l’écologie ou du projet que nous avions présenté à ce premier tour des élections régionales.

En refusant de discuter des propositions que nous faisions en faveur : 

  • d’un plan pour la qualité de l’air :  l'air est de mauvaise qualité 2 jours sur 3 en région Occitanie, nous proposions d'inverser cette tendance par des mesures nécessaires. 
  • d’un plan pour les associations avec notamment un dispositif pour l’emploi associatif qui fonctionne parfaitement dans d'autres régions.
  • d’un plan de soutien à la culture pour réparer le secteur et réenchanter nos pays.
  • d’engagements pour doubler la surface agricole en bio et pour sortir des pesticides qui tuent à petit feu nos paysan.ne.s et nos enfants.
  • de l’expérimentation d'un revenu universel pour davantage de justice sociale.

En refusant la moindre discussion sur nos désaccords profonds sur les grands projets inutiles ou écocides de la région :

  • l’extension de Port La Nouvelle, port destructeur des écosystèmes à un moment où il est urgent de les préserver.
  • la Ligne à Grande Vitesse Bordeaux-Toulouse, gouffre financier au modèle économique incertain et à l'impact environnemental et social énorme.
  • l’autoroute Toulouse-Castres, projet coûteux qui participera à augmenter la pollution de l'air et à détruire la biodiversité sans pour autant améliorer la vie des habitant.e.s. 
  • le financement de vols low cost dans des aéroports secondaires ou encore la chasse et la corrida. 

​Il était acté dès le départ que nous ne réussirions pas à mutuellement nous convaincre sur ces sujets et projets inutiles.  En imposant leur seul projet de premier tour, en préférant nous balader sur des propositions de postes aussi floues qu’insultantes, Carole Delga et ses équipes ont fermé brutalement la porte à un avenir écologiste pour l'Occitanie. Mais nous ne sommes pas des marchands de tapis.

Tournons-nous vers l’avenir Il n’y aura donc pas de projet écologiste ni d’élu.e.s écologistes pour le porter dans les 6 années à venir en Occitanie. Épris d’éthique et de démocratie, nous avons cherché sincèrement à construire une majorité respectueuse des résultats du premier tour qui permette à l’Occitanie d’engager pleinement la transition écologique. 
La réalité, c’est que Carole Delga veut gagner et gouverner seule et continuer à tourner le dos à l’écologie. L'attitude de l'Occitanie en Commun constitue une forme de violence symbolique : On nous demande de céder sur nos convictions et nos valeurs pour nous faire payer le crime d’avoir osé défendre une politique autrement ambitieuse que la leur. 
La réalité c’est que là où un.e socialiste est arrivé.e largement en tête comme en Occitanie, en Bretagne ou en Nouvelle-Aquitaine, aucun accord n’a été fait avec les écologistes. En revanche, dans les régions où les écologistes sont arrivé.e.s en tête, ils et elles ont montré leur volonté et leur capacité à rassembler des projets et des équipes de l’ensemble des forces écologistes et de gauche.

L'écologie est une force tranquille 

Malheureusement, ce climat de rejet envers les écologistes intevient alors que le dérèglement climatique menace de plus en plus l’humanité. L’AFP a en effet dévoilé hier un projet de rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Les conclusions sont sans appel et extrêmement inquiétantes : les impacts dévastateurs du réchauffement sur la nature et l’humanité s’accélèrent plus vite que prévu et vont devenir palpable avant 2050. Les enfants nés en 2021 assisteront avant leurs 30 ans à la pénurie d’eau, à l’exode, à la malnutrition et à l’extinction d’espèces et de peuples. Les experts concluent leur rapport en proposant des solutions, notamment politiques : « Nous avons besoin d’une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux : individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernement. Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation. »

D’ores et déjà, j’appelle les citoyennes et les citoyens d’Occitanie et du Pays catalan épris.e.s de démocratie et d’écologie, à se mobiliser dimanche prochain là où des écologistes sont au second tour des élections départementales : en Haute-Garonne, dans l’Aude, le Lot, l’Aveyron, les Hautes-Pyrénées, le Tarn, le Gard et l’Hérault. Nous pouvons donner de la force à l’écologie dans ces départements d’Occitanie pour avoir des élu.e.s 100% engagé.e.s pour le climat, pour la biodiversité, pour la justice sociale.

Le deuxième tour des élections régionales ne permettra pas d'emmener l'écologie à la région. Dans ces temps qui pressent, nous le regrettons. Nous savons pourtant que pire encore qu'une politique productiviste inconsciente des enjeux écologiques des temps qui pressent, le Rassemblement National appuie sur les blessures d'une société meurtrie. Écologistes, nous serons toujours là pour faire barrage à cette idéologie de l'exclusion et de la peur. Dans nos combats politiques et dans les urnes. L’écologie reste une force tranquille.

Antoine MAURICE

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