Fanny est désespérée. Son chat “Prince” est mort soudainement le 22 novembre 2020. Elle a de fortes suspicions d’empoisonnement. Elle habite au lieu-dit La Giroflée, situé à Lectoure, près de l’intermarché.
Malheureusement, elle est loin d’être la seule. En effet, les morts suspectes de chats sont fréquentes à Lectoure. Trois chats avaient déjà été retrouvés empoisonnés les 8 et 13 aout 2020. La même année, le 4 avril 2020, c’est Coralie qui retrouve son chat mort empoisonné devant le portail, toujours dans le même quartier. Le chat de la voisine a également été empoisonné dans la même période; lui a de la chance, il a survécu.
Stéphanie, une ex-habitante, fulmine: “Dans le secteur, ils n’aiment pas les chats. Quand j’y habitais, un voisin avait tiré sur mon chat; il était rentré en rampant. Il avait pris une balle au niveau de la colonne vertébrale. J’ai du le faire piquer”.
Les disparitions sont un phénomène distinct...en lien avec la campagne de stérilisation de la SPA ?
A côté de ces morts brutales, il y a un deuxième phénomène bien distinct: les disparitions. En effet, de nombreuses disparitions de félins sont signalées, en particulier sur les réseaux sociaux. Ainsi, Mika, habitante à la Giroflée, rapporte que son chat roux a disparu depuis 1 semaine. Il n'avait pas de collier. Quant à Alicia, elle indique que depuis une semaine, elle ne voit plus les chats qui venaient se nourrir quotidiennement dans son jardin.
En fait, Il y a depuis de nombreuses années un phénomène de surpopulation de chats à Lectoure, tout comme dans de nombreuses communes du Gers.
La SPA du Gers que nous avons contacté signale qu’il y a une campagne continue de stérilisation des chats errants à Lectoure. “Certaines semaines, la police municipale (ASVP) qui les capture, nous en apporte jusqu’à 4. Et cela très régulièrement depuis le début de l’année”.
La SPA teste systématiquement les chats, les stérilise, les identifie avec une puce électronique et les rattache à la ville de Lectoure comme propriétaire. A l’issue de cette opération, la police municipale, récupère les animaux pour les réimplanter dans la ville. Certains sont conservés et directement proposés à l’adoption par la SPA.
Ces campagnes de stérilisation ne sont pas spécifiques à la ville de Lectoure. Elles visent à éviter la prolifération de l’espèce et les nuisances des chats sauvages auprès de certains habitants. La commune de Lectoure reverse d’ailleurs environ 2 euros par an et par habitant à la SPA pour les coûts de stérilisation.
Les empoisonnements, oeuvre d’un déséquilibré voulant contribuer illégalement à la non prolifération ?
Les empoisonnement seraient t’il l’oeuvre d’un ou de plusieurs individus isolés, souhaitant contribuer à leur façon à la diminution de la surpopulation féline de la ville ?
La SPA “regrette ces actes qui sont cruels et qui viennent troubler le déroulement de la campagne de non prolifération”. Ces actes sont bien évidements punis par la loi. Les propriétaires de chats sont alors invités à porter plainte auprès des services de Gendarmerie. Selon l'article 521-1 du Code pénal, le fait, « publiquement ou non, d'exercer des sévices graves, [...] ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende.
Par ailleurs, les victimes souhaitent faire appel à la vigilance citoyenne pour dénoncer tout comportement suspect aux forces de l’ordre.
Nécessité de bien identifier son chat : Puçage ou collier ?
S’agissant des disparitions, pour éviter tout risque de capture pour la stérilisation, les propriétaires sont invités à s’assurer que leur chat est bien pucé car la police municipale a un lecteur et relâche les animaux identifiés. Pour le collier, certains font valoir le risque pour l'animal, qui risquerait de s'accrocher à une branche ou un grillage et mettre en danger sa vie. Il existe des modèles spécifiques pour éviter ces écueils.
Malheureusement s’agissant des empoisonnements, le collier ne sera pas une garantie d’immunité pour le félin, puisque certains de ceux qui sont morts empoisonnés portaient pourtant un collier, à l’image du chat de Coralie.