Un monument du cinéma français disparaît

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Sa famille annonce le décès de Michel Piccoli

Mort depuis le mardi 12 mai, c'est un communiqué, ce lundi 18 mai, de son ami Gilles Jacob, via l'Agence France-Presse, qui nous révèle la disparition de ce grand du cinéma et du théâtre.

Une carrière longue de 1945 à nos jours avec des centaines de film à son actif.

Après une jeunesse dans un milieu de musiciens, Michel Piccoli fait ses débuts comme figurant au cinéma, en 1945, dans Sortilèges, un film de Christian-Jaque, puis Louis Daquin, cinéaste communiste le remarque et lui donne sa chance avec un premier rôle dans Le Point du jour (1949).

Le grand public le découvrira vraiment grâce au rôle de Paul Javal, dans Le Mépris de Jean-Luc Godard (1963).

Ensuite, une collaboration fructueuse de plus de vingt ans avec Luis Buñuel (Le Journal d'une femme de chambre, Le charme discret de la bourgeoisie, etc,) marquera la période française de ce réalisateur.

Michel Piccoli, éclectique, est un acteur fidèle à ses réalisateurs. En plus de Luis Buñuel, il démarre avec Marco Ferreri une collaboration inscrite, elle aussi, dans le temps, avec en point d’orgue, le film La Grande Bouffe où son personnage meurt d’une crise d’aérophagie, un film qui fait scandale au Festival de Canes en 1973,

Il rejoindra ensuite l’univers plus conformiste de Claude Sautet, avec Les Choses de la vie (1970), aux côtés de Romy Schneider, ou Vincent, François, Paul et les autres…

Michel Piccoli aura aussi, au cours de sa carrière, choisi de donner sa chance au jeune cinéma français : Jacques Doillon ou Leos Carax

Il ne recevra jamais aucun César bien que plusieurs fois nommés notamment pour sa prestation dans Milou en mai, de Louis Malle (1990), un film tourné dans le Gers qui a transformé l'image de notre département.

Révélé au cinéma, Michel Piccoli avait l'amour du jeu d'acteur dans la peau. Le comédien a également brillé sur les planches et joué dans plus de 50 pièces de théâtre. On a pu le voir notamment dans le registre classique, dans des adaptations de Racine, Molière ou Shakespeare.

Tout au long de sa vie, il s'est engagé en politique, et il n’a eu de cesse de s’opposer aux extrêmes, en particulier au Front national. il précise que sa conscience politique s'est réveillée lors de la Seconde Guerre mondiale en entendant tout d'abord Hitler à la radio, puis l'appel du 18 juin par De Gaulle.

À la fin de sa vie, dans son autobiographie, publiée en 2015, il évoque la vieillesse, la maladie et la mort. Le comédien raconte comment il souffre d'une mémoire qui se dégrade, une catastrophe pour un acteur.

Michel Piccoli s'est éteint, le lundi 12 mai 2020, des suites d'un accident cérébral.

Quelques dates dans sa vie :

27 décembre 1925 Naissance à Paris

1957 « Phèdre », de Jean Vilar

1963 « Le Mépris », de Jean-Luc Godard

1963 « Le Vicaire », de Peter Brook

1967 « Belle de jour », de Luis Buñuel

1970 « Les Choses de la vie », de Claude Sautet

1971 « Max et les ferrailleurs », de Claude Sautet

1973 « La Grande Bouffe », de Marco Ferreri

1980 Prix d’interprétation masculine à Cannes pour son rôle dans « Le Saut dans le vide », de Marco Bellocchio

1981 « La Fille prodigue », de Jacques Doillon

1981 « La Cerisaie », de Peter Brook

1990 « Milou en mai », de Louis Malle

1991 « La Belle Noiseuse », de Jacques Rivette

2011 « Habemus papam » de Nanni Moretti

2012 « Holy Motors », de Leos Carax

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