Tout le monde s’accorde pour dire que le digital est un métier d’avenir. Oui mais pour l’avenir de qui ? Quand on sait que les femmes représentent moins de 33 % des acteurs dans ce métier, et que ce chiffre tombe bien en dessous de 10 % quand on parle de postes plus techniques (cf étude ). Alors, pourquoi les femmes se font si rare dans ce secteur d’activité en pleine évolution ? Sont-elles moins intéressées par les métiers du digital que les hommes ou y a-t-il une autre raison ?
Plutôt que d’organiser des débats pour répondre à cette vaste question, Makina Corpus, Autonomens et la Compagnie du Code ont organisé un stage de découverte, pratique et créatif, pour apprendre à programmer sa première Intelligence Artificielle (IA). Cet atelier est dédié aux filles de 14 à 18 ans à Lectoure, et organisé en partenariat avec la Fondation Blaise Pascal et la Communauté de Communes de la Lomagne Gersoise.
Pendant ces trois journées de création numérique, les participantes ont appris les principes de fonctionnement de l'IA. Elles ont réalisé leur propre mini projet, en manipulant des outils et des langages de programmation, notamment Python et Processing, autour de la reconnaissance et la transformation des images.
Le stage est co-animé par deux experts de Makina Corpus et Autonomens, ainsi que deux intervenants de la Compagnie du Code :
- Elsa Bourgeois, animatrice programmation, la Compagnie du Code
- Nicolas Decoster, animateur programmation, la Compagnie du Code
- Bérengère Mathieu, chercheuse en traitement de données, docteur en intelligence artificielle et formatrice, Autonomens
- Emmanuelle Helly, développeuse informatique, Makina Corpus
Makina Corpus et Autonomens s'engagent :
"Au sein de Makina Corpus, les femmes représentent 33 % des salariés, nous sommes donc encore loin de la parité. Nous savons qu’il ne suffit pas de vouloir recruter des femmes dans son entreprise, il faut aussi avoir des candidates. Makina Corpus souhaite susciter un intérêt pour les mathématiques et l’informatique, dès l’adolescence, pour encourager les jeunes filles à choisir des cursus qui les conduiront vers les métiers de l'informatique et du numérique. Il existe de plus en plus de réseaux autour des femmes et du numérique ainsi que de nombreux moyens d'actions. Nous avons fait le choix de partager notre passion du numérique à travers un stage de découverte de l'intelligence artificielle dans le Gers. Nos salariées interviennent directement auprès des jeunes filles pour démystifier le sujet et leur donner l'envie de s'orienter vers des filières scientifiques."
Autonomens est spécialisée en traitement et analyse de données. L’ équipe de recherche est animée par deux chercheuses qui réalisent également de nombreuses formations. Elles ont à cœur de partager et diffuser leurs connaissances dans le domaine stratégique de l'intelligence artificielle
Le stage qui a été proposé s'inscrit dans un engagement pour un développement durable :
- Il s'adresse à des adolescentes qui sont souvent activement découragées d'entreprendre des carrières scientifiques.
- Il se déroule à Lectoure, petite ville du Gers où se trouve le siège de l’entreprise, démontrant ainsi qu'il est possible d'innover dans des domaines d'avenir en milieu rural.
Et les conclusions furent tout à fait encourageantes nous confie Nicolas Decoster, l’un des responsables du stage :
« Certaines participantes nous ont dit avoir apprécié le côté ludique et créatif. Elles se sont amusées à pratiquer l'apprentissage automatique sur des catégories d'images, comme reconnaître si un plat est plutôt de la nourriture de luxe ou fast-food, reconnaître la race d'un chat (entre siamois et persan), reconnaître telle ou telle star de K-pop, reconnaître si une personne est une femme ou un homme, jeune ou âgée... Chacun de ces thèmes a été choisi par les jeunes filles elles-mêmes et cela les a confrontées à la problématique d'apprentissage des IA et des différents biais que cela peut induire. La partie programmation informatique était plus complexe, mais elles ont pu pratiquer l'utilisation de réseau de neurones pour ajouter un masque sur une photo du visage d'une personne ou pour transformer une photo. »
Une première action positive et il faut l'espérer que d’autres actions similaires encourageront les femmes à se lancer dans ces nouveaux métiers.