Louise Burgorgue était née à Bordeaux Caudéran, le 22 Août 1911, de parents originaires de Plaisance.
Son père l’avait affectueusement surnommée "Bibise", ce diminutif l’avait accompagnée toute sa vie.
Une vie qui s’est arrêtée dimanche 17 mars, 107 ans, 6 mois et 26 jours après sa naissance.
Bibise était revenue vivre à Plaisance à l’âge de 14 ans, avait appris le métier de modiste, avait ouvert, à peine âgée de 17 ans, une boutique dans la "Grand-Rue" où elle faisait des chapeaux pour les élégantes d’alors.
Tous les lundis jour de marché, elle allait à Aignan à bicyclette à la rencontre d'une clientèle du village, 14 kilomètres de montées et de descentes dans les deux sens prouvaient son envie de travailler.
Les modes passent, arrivée à l’aube de la cinquantaine, Bibise avait dû arrêter son activité faute de clientèle.
Très impliquée dans la vie associative locale, adroite de ses mains, ouverte aux autres, généreuse Bibise n’était pas restée sans rien faire.
Jean-Louis Quereilhac, maire d’alors, l’avait engagée pour assurer les entrées de la piscine municipale, jusqu’à ce qu’elle arrive à l’âge de la retraite. Elle décorait aussi la salle du bal de bienfaisance annuel dans la mairie.
Son engagement dans l’associatif festif ne s’était pas arrêté là.
Durant sa longue vie, Bibise avait connu les deux guerres mondiales celles d’Indochine, d’Algérie, l’arrivée à Plaisance de 73 Espagnols et de leurs familles logés à l'hospice, parfois dépourvus de tout, lors de "La Rétirada" comme beaucoup ici les avait aidés à adoucir leur malheur.
Les années passées, Bibise avançait en âge, vivait toujours dans sa maison de la rue Armagnac, avec Myrian une petite nièce et la sollicitude du voisinage.
Les services de l’Adom et du Siad géraient son quotidien, elle s’asseyait sur un banc devant sa porte pour parler avec celles et ceux qui s’arrêtaient en passant.
Elle avait vécu avec passion, en voisine, l’aventure qu’avait constitué la fabrication dans la grange du presbytère du grand orgue de Plaisance, quand Jean Kalinine était curé de Plaisance, Daniel et Bertrand étaient ses amis.
Des accidents de santé étaient survenus, un AVC, des chutes, elle les avait surmontés, la dernière chute lui a été fatale, col du fémur cassé, elle était inopérable, elle s’est laissé mourir lentement.
Un témoin incontournable de la vie de Plaisance durant près d’un siècle s’est éteint.
Adieu Bibise, Plaisance va te regretter !
Ses obsèques avaient lieu ce jeudi 21 mars, à 15 heures.