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L’année 2018 a été particulièrement riche en commémorations du centenaire de l’Armistice du 11 novembre 1918. A Toulouse, Marc Charlier, concierge, travaille depuis trois ans à organiser un long périple lorsque l’heure de sa retraite sonnera. Il souhaite honorer à sa façon les hommes et les femmes qui ont vécu ce grand drame en reliant, à pied et en tenue de pioupiou, Mirande aux champs de bataille de Verdun, en passant par Paris, avant de poursuivre sa route vers l’Italie. Il sera accompagné pour l’occasion par Lucky, bel âne de 17 ans.
La guerre de 14-18 est une passion qui anime Marc depuis son plus jeune âge. La célébration de son centenaire ne pouvait donc que ranimer sa flamme et son désir de rendre un hommage tout particulier à tous ceux qui ont été confrontés aux atrocités de la guerre.
Il a donc décidé de partir sur les traces des Poilus en revêtant l’uniforme des pioupious, ces premiers soldats mobilisés, envoyés au front en portant képi et pantalon rouge garance. Des cibles idéales pour la mitraille de l’ennemi. Soucieux de coller au plus près de la réalité, il a fait appel aux lycéens de Gallieni, à Toulouse et à ceux du lycée agricole de Mirande, qui lui ont confectionné havresac et sacoche d’époque.
Marc a choisi comme point de départ Mirande, ville qui accueillait à l'époque le 88e régiment d’infanterie. Il partira en transportant dans sa sacoche trois petits sacs de jute contenant une poignée de terre natale des capitaines Anatole Castex, Noël Descadeillas et du lieutenant Alain-Fournier, célèbre auteur du Grand Meaulnes, qu’il souhaite disperser sur les lieux de leur disparition.
Il sera alors déjà passé par Paris pour saluer la tombe du Soldat inconnu, avant de reprendre sa route vers l’Italie, et, si ses moyens le permettent, continuer vers la Serbie, la Roumanie, la Grèce et le Portugal afin d’y honorer les tombes des Soldats inconnus de ces différentes nationalités.
Mais avant de s’élancer sur les chemins, les deux compagnons apprennent à s’apprivoiser mutuellement en organisant de « petits » déplacements, au regard de celui qui les attend. Un premier essai les a amenés à relier Mirande à Auch en six heures de temps. Et si Lucky était dans une forme éblouissante à l’arrivée, Marc avait les pieds en sang.
Le grand départ est prévu, lui, pour mai 2019. Marc a lancé une cagnotte en ligne pour lui permettre de mener à bien ce long voyage vers les lieux de mémoire qui lui tient tant à cœur. Pendant ce temps, Lucky profite sereinement des pâturages de l’Astarac, en attendant de se mettre en route, lentement mais sûrement, sur les chemins de la drôle d’aventure…
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