Comme Lionel Jospin en 2002 ....
Les dirigeants du PT brésilien, un peu comme Lionel Jospin ici, ont pensé qu’améliorer la situation économique de la grande majorité de la population, répondrait à l’ensemble de ses attentes, et notamment résoudrait la question de la violence dans la société.
Comme Lionel Jospin en 2002 ils se sont rendu compte que non. Mais trop tard.
Si le chômage de masse et la pauvreté engendrent la délinquance et les trafics, leur recul ne les font pas régresser de manière automatique.
Le Brésil a plongé dans une violence inouïe, qui annule, pour une partie immense de la population, les effets positifs de l’amélioration économique, car ils ont eu le sentiment de perdre le contrôle de leur destin, au milieu d’une violence qui éclate de partout dans les quartiers populaires.
Cela a développé à l’échelle de centaines de millions de Brésiliens une insécurité majeure.
Lorsqu’à partir de cet échec est apparue une affaire de corruption dans laquelle le PT n’avait pas réussi à se maintenir totalement extérieur à ces opérations condamnables, Il fut discrédité quant à sa capacité à incarner les attentes de la société pour une partie de la population.
La porte était alors ouverte pour les réponses irrationnelles, les églises évangélistes nord-américaines ont pu propulser, avec l’aide d’une part décisive du capitalisme brésilien, une solution démagogique-autoritaire qui s’est imposée aujourd'hui.
Le coup d’état légal de la droite ultra corrompue qui a précédé ces élections a sorti celle-ci du jeu, mais sans produire un « effet d’essuie-glace » en faveur de la gauche.
Des régressions aussi profondes de si vastes sociétés, ne s’expliquent pas seulement par la malfaisance nord-américaine.
Ce sont aussi les erreurs, les impasses, et les béances de la pensée de la gauche qui ont permis que s’engouffre ce vent mauvais, qui est une énorme défaite pour la gauche dans tout l’Occident