Petite parenthèse

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Avoir le bourdon

À la veille du baccalauréat, les lycéens sont désemparés face à une compétition impitoyable alors que la loi est supposée les orienter; les étudiants restent en plan quant aux conditions de tenue des examens et le devenir de leurs licences. Fonctionnaires et salariés sont sur le grill, tandis que les déclarations d’impôts fleurissent dans les boîtes aux lettres. Le tout sur fond de brouillard et de grisaille hivernale, à quelques semaines de l’été…Si les abeilles avaient déjà du pesticide dans l’aile, c’est au tour des Français maintenant d’avoir le bourdon.

La plus bucolique des explications qui seraient à l’origine de cette expression, zonzonne à nos oreilles comme le son sourd et grave du vol du gros insecte butineur. Pas forcément mélancolique d’ailleurs…

Voletant de la campagne à la campanologie, une autre piste viendrait de la cloche appelée bourdon, elle aussi, au son particulièrement grave. En musique, le bourdon est constitué d’une note constante et lancinante, qui peut vite générer une langueur monotone.

Enfin, dans le domaine de l’imprimerie, le bourdon désigne l’omission d’un mot ou d’une partie du texte, par un typographe distrait, dépité par son erreur. Lequel se transforme ainsi en « bourdonniste ».

Alors, à quel bourdon se fier, en ces temps de sulfatage sociétal intensif ? Sans doute à l’insecte, pour le plaisir de le suivre dans son vol effréné et virtuose (façon Rimski-Korsakov), habile à titiller ceux qui persistent à faire la sourde oreille lorsque l’orage gronde.

Illustration Pixabay.com

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