Culpabilisé, je sors du cinéma, il est un peu plus de 21 heures......
Comment ai-je pu, sous prétexte d’aller voir un film dont je dirai du bien par ailleurs, sécher le débat historique entre les quatre prétendants au poste de Premier secrétaire du Parti socialiste…
Aussitôt la porte du cinéma passée, je me mets un casque sur les oreilles et en rentrant à pied chez moi depuis l’Opéra, je me mets en devoir d’écouter le débat.
Je tombe juste à la fin d’une pause, le débat va reprendre et on annonce qu’on va à la régie de LCI pour entendre une grande journaliste poser la « vraie question » sur laquelle les quatre candidats devront se positionner et sur laquelle on attend vraiment leur réponse !
Je me dis que j’arrive au bon moment…
La journaliste n’y va pas par quatre chemins, elle dit que les auditeurs et les téléspectateurs sont très actifs dans ce débat et qu’ils posent « la » question à laquelle les candidats devront répondre, on attend donc la question. Elle pose enfin la question après ces prolégomènes envoûtants :
« Êtes-vous pour ou contre la limitation de vitesse à 80 Km/h ? ».
Et c’est soudain pour moi comme une madeleine de Proust. Je revois il y a un peu plus d’un an les longues discussions avec les patrons des services politiques des chaînes de radio et de télévision pour l’organisation des divers débat de la primaire de la gauche et leur insistance sur le fait de poser des « vraies questions » sur lesquelles les auditeurs et téléspectateurs attendaient de « vraies réponses »...
Me ressaisissant après quelques secondes, j’ai suivi le reste du débat.
Je ne m’autorise pas à exprimer un choix en faveur de l’un ou l’autre des candidats, je l’ai déjà dit, mais je donnerai un avis sur le débat : pour un auditeur qui ne vit pas intensément la vie des sections socialistes, mais qui s’intéresse à ce qui se passe dans la société, et à sa situation propre s’il a des difficultés notamment, ça ne donnait pas très envie…