Ce samedi 24 février, nous avions rendez vous, dans un établissement auscitain, avec Fatma Adda, conseillère régionale écologiste, élue du Gers, aux fins d’un entretien, sur son rôle et ses actions, au sein de l’assemblée régionale de l’Occitanie.
Fatma quelles sont vos actions au conseil régional de l’Occitanie ?
je conçois ma fonction avec et pour le terrain, que je parcours de long en large, à la rencontre de mes concitoyens pour satisfaire au mieux leurs attentes et les accompagner dans leurs projets, s’inscrivant dans nos dispositifs. Et à l’intérieur de l’instance, je défends et travaille à écologiser les politiques régionales avec ma formation EELV.
Je fais partie de trois commissions: 1/Montagne et Ruralité, 2/Aménagement du Territoire et Nouvelles Technologies (service public, tous les services à la population), dont je suis la première vice-présidente, 3/Transition Energétique, Economie Sociale Solidaire, Développement Durable.
Je consacre aussi beaucoup de temps à la vingtaine d’organismes dans lesquels je siège en qualité d’élue régionale (conseils d’administration de lycées, Safer, CDPPT (commission de la présence postale territoriale), CDCA (conseil départemental de la citoyenneté et de l’autonomie)
A noter que ces commissions sont choisies au départ par le candidat, puis il y a élection par ses pairs. Pour la région de l’Occitanie, il y a 158 élus avec 20 commissions différentes, avec une limite des membres et une répartition selon les formations politiques. Conseillère régionale est mon seul mandat en tant qu’élue.
Au sujet désertification médicale et hôpitaux ?
Les maisons de santé ne sont pas la seule réponse à la désertification médicale et ne peuvent pas être pensées indépendamment des services existant sur le territoire : EPHAD, hôpitaux, écoles, bureaux de poste, trésoreries ou autres services publics. La désertification médicale est aggravée par la fuite des services publics et la fracture numérique. Il est donc indispensable de repenser cette question, qui participe aussi de l’attractivité de nos territoires. Si on veut faire venir des professionnels, il faut maintenir des services, promouvoir une école de ruralité qui est au cœur de la dynamique des territoires,donner aux EPHAD des moyens de fonctionner. En effet, si un EPHAD dysfonctionne, la maison de santé ne peut pas bien marcher. Aussi je regrette que le ministre, Gérald Darmanin, venu visiter la maison de santé de Mirande, n’ait pas eu l’occasion de rencontrer le personnel de cet EPHAD, en difficulté, faute de moyens. La logique comptable met en souffrance un personnel exceptionnel et met en péril des structures qui ne demandent que des moyens pour fonctionner.
Au sujet des agriculteurs ?
Dans le département qui est un des plus ruraux de France, il est étonnant que le Gers ne soit pas classé "zone défavorisée". Cette injustice pose la question du vote de la participation aux élections européennes. Il faudra demain impérativement élire des femmes et des hommes qui vont siéger et travailler efficacement pour sanctuariser le budget PAC. Et si je suis solidaire de tous les agriculteurs, dans la défense de leur outil de travail, je reste réservée sur les formes d’expressions choisies, qui desservent le bien fondé de la cause.
Justement au niveau Europe ?
Je suis une européenne convaincue. L’Europe nous a apporté la paix mais il faut la parfaire. Je pense que l’Europe pêche sur la question sociale. De nombreux projets dans les secteurs de l’agriculture, des infrastructures, des transports et mobilités douces, de la transition énergétique…. se concrétisent grâce à son concours. Par conséquent il est nécessaire de s’intéresser à l’Europe.
Au niveau des futures élections européennes, le président Macron souhaite des listes nationales, et là, il a un risque de déconnexion avec les territoires. En effet, il faudrait, au minimum, des candidats des divers territoires dans ces listes nationales, pour une représentation correcte.
Au sujet de l’énergie positive avec une mobilisation et des moyens qui vous sont chers ?
L’ambition de la région c’est d’être, en 2050, la première région d’Europe à énergie positive et de réduire la consommation énergétique de 40 %, tout en multipliant par trois la production d’énergies renouvelables. Il y a eu des réunions et ateliers qui ont permis de faire se rencontrer des experts et des personnes présentant des projets porteurs d’emploi et d’innovation. En assemblée plénière, nous avons voté des dispositifs d’accompagnement pour développer les énergies renouvelables de la région de l’Occitanie. On accompagne des porteurs privés mais aussi des collectivités. S’agissant du TEPCV, en effet, j’ai demandé, lors d’une plénière, le soutien de la région aux élus locaux, dans la certitude du financement complémentaire de l’Etat. Au niveau du Gers, il ne resterait plus que deux communes à satisfaire.
Et pour conclure, Fatma ?
Mon action je la vois comme étant toujours agissante à l’intérieur, comme à l’extérieur du conseil régional. Un autre dossier sur lequel je serai très vigilante avec mes pairs, est le maintien de la ligne Toulouse-Auch, indispensable aux Gersois, ligne qui a reçu des fonds régionaux importants pour son fonctionnement. Et si cette ligne était abandonnée, cela ferait du Gers le seul département de la région de l’Occitanie qui n’aurait pas de ligne ferroviaire. C’est impensable.
Tous nos remerciements, Fatma Adda, pour vous être exprimée sur tous ces sujets.