Petite parenthèse

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L'été indien

Il faut bien l’avouer,  quand le mois de septembre est arrivé à grands coups de pluie tristounette et de froid dans le dos, on a vraiment cru que l’été était terminé.  Passer de 30° à 18 tout au plus, ce n’est bon ni pour la santé ni pour le moral. Mais depuis qu’octobre a débarqué  avec ses belles journées post-estivales, on a la certitude que nous aurons bel et bien notre été indien.

C’est dans le Nord-Ouest américain, « cette étendue immense de forêts trouées régulièrement de miroirs que constituaient les lacs, et traversées par les lignes sinueuses des fleuves », parcouru par les héros de James Fenimore Cooper, que l’été indien trouve son origine.

En automne, l’embrasement du paysage attribué tant aux brumes matinales qu’au rougeoiement des feuilles d’érable, laissait penser à des incendies de forêts provoqués par les Indiens… En fait, l’hypothèse la plus probable serait que les populations autochtones profitaient de ce temps clément pour terminer les récoltes et garantir les provisions hivernales.

En littérature, l'appellation d'Indian Summer apparaît officiellement pour la première fois dans Letters from an American Farmer, écrites entre les années 1770 à 1781 par un soldat, John Hector St. John de Crèvecoeur. Ce Franco-américain, qui fut  accepté comme membre de la tribu Oneida de la  confédération iroquoise,  écrivait : «Puis un froid sévère succède, le préparant  à recevoir le manteau de neige qui va bientôt suivre, quoiqu'il soit souvent précédé d'un court intervalle de fumée et de douceur appelé l'été indien. »

Double tribut donc pour les Amérindiens, qui outre nos habitudes alimentaires (maïs, haricots, tomates, pommes de terre, courges…) nous ont offert cette expression évocatrice de la mansuétude climatique de la saison, ajoutée à  la grandeur de paysages sauvagement colorés, d’une beauté à couper le souffle.

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