Petite parenthèse

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Au bout du rouleau

Entendez-vous dans les campagnes mugir la colère des élus locaux ?

Avec la diminution drastique des dotations de l’État, la quasi-disparition de la taxe d’habitation et la suppression massive des contrats aidés, la grogne monte de tous côtés. La rupture du dialogue entre l’État  et les régions est consommée. Les petites communes se meurent, leurs élus, désemparés,  sont au bout du rouleau.

Si l’expression signifie de nos jours être à bout de ressources, tant physiques que financières, son origine plus théâtrale remonte à l’époque médiévale, où l’on utilisait des rôles pour écrire le texte des acteurs. Si le comédien avait un petit rôle avec peu de répliques, il avait un rollet. Arrivé au bout, il n’avait plus rien à dire. Par extension, quelqu’un au bout du rollet ne savait que dire ni que faire pour surmonter un obstacle.

Un peu plus tard, au XVIIIe siècle, le mot rouleau viendra remplacer le rollet, et les rouleaux feront leur apparition sous forme de papier servant à ranger les pièces de monnaie. Lorsqu’ on était au bout du rouleau, les ressources venaient alors à manquer.

Aujourd’hui,  les élus éreintés  doivent  faire face à ces coupes sombres dans leur budget, qui tendent à accélérer  la disparition programmée de leur  commune.  Les villages de France, sous l’effet d’un rouleau compresseur, seraient-ils condamnés à devenir les dernières réserves indiennes du pays ?...

Photo Marie-Jeanne Souply

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