La tente est démontée, le bungalow fermé, l’appartement rangé. Il va falloir reprendre maintenant le chemin du retour, avec sans doute un peu de nostalgie dans les bagages où se mêlent grains de sable et herbes folles.
Alors, pour prolonger encore un peu les vacances et cette sensation de liberté, quoi de mieux qu’un pique-nique improvisé à l’ombre d’un arbre, au bord d’un ruisseau ou face à la mer pour un dernier au revoir ?
Ce qui est intéressant avec le mot composé « pique-nique », c’est que, si nous sommes nombreux à en être adeptes et à l’utiliser, son origine nous échappe. Car si l’on peut supposer le sens de « pique», à cette occasion, que dire de « nique», sans avoir l’esprit grivois et vagabond sur le sujet ?
Commençons par le mot « pique » (pas d’impatience !), qui viendrait du mot « piquer », utilisé au XVIIe siècle dans le sens de « picorer », comme les poules, les oiseaux… Jusque là, tout va bien, puisqu’effectivement, on picore de-ci de-là dans chaque plat.
D’accord, mais alors « nique» ? Et bien, il faut savoir qu’à l’époque une nique évoquait une petite chose (ou une monnaie) sans grande valeur. Lorsqu’on parlait de « faire un repas à pique-nique », on signifiait donc que l’on se réunissait -en intérieur ou à l’extérieur- pour un repas en toute convivialité où chacun amenait de petites choses à grignoter. Il faudra attendre le XIXe siècle pour que la notion de plein air soit associée au pique-nique.
Là où tout se complique, c’est que cette étymologie est plutôt controversée puisque d’après Le Littré, l’origine du mot serait anglaise et viendrait de pick (saisir), et nick (point, instant).
Qui a piqué quoi à qui, on ne va pas se fâcher pour si peu, d’autant qu’un pique-nique reste un moment de plaisir et de partage à savourer longuement, allongé sur le sable chaud ou l’herbe fraîche, façon Manet, ou pas !
Retrouvez la rubrique "Petite parenthèse" sur le site de Marielle Fourcade, http://www.lechoixdesmots.fr