Petite parenthèse

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Prendre le taureau par les cornes

Voilà quelques temps déjà que Vic-Fezensac est en effervescence. La place principale a revêtu ses petits ballons rouges qui font grimper la température, pourtant bien élevée, de plusieurs degrés.

Robes sévillanes et petites marinières ont envahi rues et ruelles, et la clameur monte du côté des arènes où semble planer l’esprit d’Hemingway. Dans quelques minutes, le moment sera venu pour de jeunes toreros, gainés dans leur costume de lumière, de prendre le taureau par les cornes.

Cette expression est relevée par les linguistes dans les années 1850, mais la variante « attaquer le taureau par les cornes » était déjà bien répandue avant cette époque.

Si de nombreuses peintures rupestres évoquent ce thème de l’affrontement brutal entre l’homme et l’animal, la mythologie grecque nous renvoie  aux fameux douze travaux d’Héraclès (Hercule chez les Romains), et plus particulièrement ici à sa façon de dompter le féroce taureau de Crète. Pour se venger de la duperie du roi Minos, Poséidon avait transformé le splendide et sculptural  bestiau en bête furieuse et incontrôlable. Héraclès ne parvint à l’approcher qu’en le saisissant par les cornes, et en le maintenant ainsi jusqu’à épuisement.

On comprend aisément dès lors la signification de l’expression. Il faudra donc une sacrée dose de hardiesse, de détermination, et peut-être même un zeste de folie, pour « prendre le taureau par les cornes » à Vic ce week-end. Car les Dolores Aguirre et autres « toros » vicois, sont réputés pour être armés, puissants et ne redoutant pas l’affrontement. Suerte…

Retrouvez d’autres « Petite parenthèse » sur le site de Marielle Fourcade http://www.lechoixdesmots.fr

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