A priori, le nouveau ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, semble vouloir sauver in extremis le latin -victime de la réforme de 2015- de son extinction totale. Idem pour le grec. Ce qui constituerait le nec plus ultra pour les élèves et le summum pour les professeurs, qui ont bien failli y perdre le leur.
Aussi étrange que cela puisse paraître, cette expression apparue au XIVème siècle s’appliquait aux oiseaux, qui n’avaient pas la capacité de parler un langage intelligible pour l’homme (comme tous les autres animaux d’ailleurs !). On comprend tout de même un peu mieux lorsque l’on sait que le latin était la langue réservée aux érudits, aux politiques et aux ecclésiastiques, et que le vulgum pecus, qui parlait le roman ou un patois local, avait du mal à comprendre de quoi il retournait. L’expression « y perdre son latin » pouvait signifier renoncer à comprendre, perdre son temps et sa peine, mais aussi ne plus savoir que dire ou faire.
Si ce « sauvetage » annoncé des langues anciennes ne se passe pas illico, on peut espérer qu’il soit fait, grosso modo, dans les semaines qui viennent, au maximum avant la prochaine rentrée scolaire.
Pour autant, les grands chantiers déjà mis en œuvre (fermetures d'écoles, modification du statut des personnels, mise en concurrence des établissements, réforme du baccalauréat et cætera.) qui seront défendus mordicus par le nouveau ministre pourraient très vite le rendre persona non grata dans le milieu enseignant.
Nota bene : vous venez de lire 13 mots ou expressions latines (en italique) que l’on utilise fréquemment. Et la liste est loin d’être exhaustive. Alors, vivat pour les langues que l’on voudrait mortes !