En cette grande période de ménage de printemps, certains battent les tapis, d’autres la campagne.
Au sens propre, cette expression était utilisée dès le XIIème siècle dans le domaine de la chasse. Il s’agissait alors de parcourir les bois et les champs, dans l’espoir de lever du gibier en frappant un peu au hasard les buissons avec un bâton.
Par extension, on continua de l’utiliser pour signifier partir à la recherche de quelque chose (les positions de l’ennemi dans l’armée par exemple) ou de quelqu’un, en errant plus ou moins. Et si Georges Brassens battait la campagne pour dénicher sa nouvelle compagne, d’autres la battent aujourd’hui pour tenter de convaincre d’éventuels électeurs.
Là où le bât blesse, c’est lorsqu’on aborde le sens figuré de l’expression. Car dans ce cas, si l’on dit de quelqu’un qu'il bat la campagne, on évoque surtout son esprit en proie à une forme de divagation. Son raisonnement déboussolé et délirant devient alors difficile à suivre.
A croire qu’à trop battre une campagne peu giboyeuse, certains finissent par y perdre la raison !