Lundi 7 mars 2016, lors de son assemblée générale à Saint-Mont, Producteurs Plaimont (1) fait un cadeau à Bernard Bonnet, qui quitte le conseil d'administration : la venue sur place, à l'assemblée, de son ami Jean-Pierre Coffe. Celui-ci commence par déclarer qu'avant d'y venir, il ne savait pas que le Gers existait ! Il a découvert des hommes, des femmes attachés à leur terroir, cela lui a fait très chaud au cœur et il reste attaché à ce pays. Il pense surtout aux vignerons qui ont exalté la valeur de leur terroir.
Certes, le chroniqueur gastronomique et le viticulteur Bernard Bonnet, alors président de Producteurs Plaimont, avaient été en relations professionnelles. Spécialement pendant les années où Jean-Pierre Coffe parrainait le dernier week-end de mars « Saint Mont Vignoble en fête ». Bernard Bonnet nous a fait part ce mercredi matin de ses souvenirs communs.
Un homme sincère derrière le masque médiatique
Au-delà des relations professionnelles, les deux hommes étaient proches. Derrière la façade médiatique, les coups de gueule célèbres et la terreur que le chouchou des médias provoquait parfois, Bernard Bonnet avait su discerner que personne ne connaissait vraiment l'homme. La vie extrêmement compliquée qu'il avait menée – avec notamment la perte d'un enfant - lui inspirait une mélancolie profonde qu'il masquait par le parti-pris de la gaudriole. Avec beaucoup de verve et d'à-propos dans ses réparties.
Pour Bernard Bonnet, Jean-Pierre Coffe était un homme sincère et fidèle en amitié. Loin de son rôle médiatique, dont un exemple connu est qu'il a fabriqué du boudin avec Carla Bruni, il méritait d'être connu pour sa profondeur d'âme. S'il lui arrivait de terroriser des gens, c'était uniquement ceux qu'il voulait terroriser. Lors de ses séjours dans le Gers, il rendait visite discrètement aux résidents des maisons de retraite, comme à Sarragachies : au-delà des apparences, il aimait les gens.
Dans son jardin, il adorait planter des fleurs et des arbres. Ses Mémoires (Une vie de Coffe, chez Stock) ont eu beaucoup de succès. Mais il avait déjà eu deux infarctus. Bernard Bonnet devait aller le voir le jeudi de l'Ascension de cette année...Il est décédé dans la nuit du 28 au 29 mars 2016.
Ce mercredi matin, alors qu'il éprouve beaucoup d'émotion et qu'il fait tourner en boucle les chaînes de télévision qui font pleins feux sur le célèbre gastronome, une phrase de son ami lui trotte dans la tête : « J'espère que quand je serai passé de l'autre côté, tu viendras vider ma cave ! ».
(1) Dont le président, Joël Boueilh, a succédé à Bernard Bonnet.