Souvenez vous : Le 19 décembre 1978, la France a subi une panne de courant massive, une véritable catastrophe qui a paralysé le pays pendant plusieurs heures. Circulation stoppée, ascenseurs bloqués, activités interrompues : cet événement dramatique met en lumière la fragilité du réseau électrique face à des conditions extrêmes. Il résonne aujourd'hui dans un contexte énergétique tendu, où la menace de nouvelles coupures plane en raison de la transition énergétique et des tensions géopolitiques.
Depuis plusieurs années, la possibilité d'un gigantesque bug électrique, l'idée d'une panne d'électricité à grande échelle, s'étendant sur plusieurs jours, voire des semaines, un "blackout" total, hante l'imaginaire collectif. Cette hypothèse, autrefois cantonnée aux récits de science-fiction, a gagné en crédibilité à mesure que notre dépendance aux technologies numériques et aux réseaux électriques s'est intensifiée. Pour certains, cette menace est bien réelle, et ils se préparent activement à une éventuelle catastrophe. Pour d'autres, elle relève du fantasme ou de la théorie du complot. Cependant, quelle que soit la perspective adoptée, il est crucial de comprendre les conséquences potentielles d'un tel événement et de réfléchir à notre capacité d'adaptation.
La menace du bug électrique : Entre réalité et fantasme
L'idée d'un blackout global n'est pas nouvelle, mais elle a pris une nouvelle dimension avec l'internationalisation des systèmes de gestion des flux énergétiques et la numérisation des infrastructures critiques. Des pannes massives ont déjà eu lieu, notamment en Amérique du Nord et en Europe, démontrant à quel point nos systèmes sont interconnectés et vulnérables. Un dysfonctionnement dans une région peut rapidement avoir des répercussions à l’échelle mondiale, comme un effet domino. La complexité et l'interdépendance des systèmes modernes rendent une telle situation difficile à prévoir et encore plus difficile à contrôler une fois qu'elle est en marche.
L’onde de choc immédiate : Une société déconnectée et paralysée
Lorsque les lumières s’éteignent, notre première réaction est souvent celle de l’incrédulité. La panne est-elle locale ? Régionale ? Dans un premier temps, les habitants des grandes villes verraient leurs routines quotidiennes se briser. Le simple fait de se déplacer deviendrait un défi monumental. Les feux de circulation cesseraient de fonctionner, provoquant un chaos sur les routes. Les transports publics, qui dépendent en grande partie de l’électricité, seraient instantanément paralysés.
Au-delà des infrastructures visibles, des systèmes vitaux comme les hôpitaux, les centres de communication, et les services d'urgence, disposant de générateurs de secours, pourraient continuer à fonctionner pendant quelques heures, voire quelques jours. Mais ces solutions temporaires ont des limites. Les hôpitaux, par exemple, pourraient être contraints de réduire leurs activités aux soins les plus urgents, incapables de maintenir les équipements lourds en fonctionnement continu. Les patients en soins intensifs seraient en grand danger.
Les communications, elles, sombreraient dans le silence. Les téléphones portables, dont les tours de relais dépendent de l’électricité, perdraient leur signal. L’internet, ce fil d’Ariane moderne reliant chaque individu au reste du monde, serait coupé. En quelques heures, le monde redeviendrait soudainement très vaste et très silencieux.
Une société en régression : Retour au 19ème siècle
Les conséquences d'une panne prolongée seraient encore plus insidieuses. Nous vivrions une régression rapide, une sorte de voyage forcé dans le temps. Sans électricité, la vie quotidienne se rapprocherait de celle du 19ème siècle. Plus de réfrigérateurs pour conserver les aliments, plus de plaques de cuisson électriques pour préparer les repas. La nourriture deviendrait un problème critique. Les denrées périssables commenceraient à pourrir, rendant les rayons des supermarchés rapidement vides.
Les moyens de communication modernes, comme la télévision, la radio, et l’internet, disparaîtraient, laissant place à l’incertitude et à la désinformation. Les gens chercheraient des moyens alternatifs pour s’informer, comme les radios à piles, mais les sources fiables se feraient rares. Les rumeurs et la panique pourraient se propager, accentuant le désordre.
Les systèmes de sécurité domestique et publique, dépendants de l’électricité, cesseraient de fonctionner. Les alarmes, les caméras de surveillance et les verrous électroniques tomberaient en panne, rendant les domiciles vulnérables. La criminalité pourrait augmenter, surtout dans les grandes villes où les tensions seraient exacerbées par la peur et le manque de ressources.
Le défi de la survie : Se préparer à l’imprévisible
Face à un tel scénario, la préparation devient essentielle. Pourtant, la plupart d’entre nous ne sont pas prêts à survivre sans les commodités modernes. Il est crucial de repenser notre dépendance à l’électricité et de se préparer à l’éventualité d’une rupture prolongée. Cela commence par l’autonomie énergétique : disposer de sources d’énergie alternatives comme des panneaux solaires, des générateurs à carburant, ou même des systèmes d’énergie portatifs.
L’eau, ressource vitale, deviendrait rapidement un enjeu majeur. Les systèmes de distribution d'eau, qui dépendent souvent de pompes électriques, cesseraient de fonctionner, rendant l’accès à l’eau potable difficile. Il est donc recommandé de stocker une réserve d’eau et d’avoir des moyens de purification, comme des filtres à eau portables.
En matière de nourriture, il serait imprudent de compter sur des aliments qui nécessitent une réfrigération. Les conserves, les légumineuses sèches, et autres denrées non périssables deviendraient les nouvelles bases de l’alimentation. La préparation de ces aliments sans électricité, que ce soit par des méthodes traditionnelles ou avec des réchauds portatifs, serait une compétence essentielle.
L'hiver représenterait un défi supplémentaire. Sans chauffage, les habitations deviendraient des glaçons. Il faudrait compter sur des méthodes " alternatives " de chauffage, comme des poêles à bois ( oui ok là on n'a rien inventé ça date de nos arrières arrières arrière et arrières grands parents ), et s’assurer que les maisons soient bien isolées pour conserver la chaleur.
Une société à repenser : Apprendre à vivre sans le confort moderne
Au-delà des aspects techniques, une coupure de courant prolongée nécessiterait une adaptation mentale et sociale. Les compétences de survie, longtemps considérées comme obsolètes, redeviendraient essentielles. Il s’agirait d’apprendre à faire du feu, à cuisiner sans électricité, à soigner des blessures sans accès immédiat aux soins médicaux. Et pourquoi pas dormir dans des lits - clos et de réutiliser les bouillottes....
Le tissu social serait également mis à l’épreuve. Dans un tel contexte, la solidarité locale pourrait faire la différence entre la survie et le chaos. L'organisation de communautés pour veiller à la sécurité, au partage des ressources et à l'entraide deviendrait une nécessité.
En fin de compte, cette hypothèse d'une panne d'électricité massive et prolongée nous force à réfléchir à notre dépendance à la technologie et aux infrastructures modernes. Elle nous rappelle aussi l'importance de la résilience, de l'adaptabilité, et de la préparation. Parce que dans un monde où tout pourrait s’éteindre du jour au lendemain, savoir comment rallumer la lumière, métaphoriquement et littéralement, pourrait bien être la compétence la plus précieuse.
Voici une proposition non exhaustive de livres pour vous aider à réfléchir à des solutions... Si vous en avez envie !
SURVIVRE EN VILLE de Jade Allègre.
Le livre des plantes à cultiver sur son balcon
Et pour finir
NOTRE AVENTURE SANS FRIGO
Enquête Isabelle Gaignier. Photos de mes archives 1978