Ce sont 69 élèves de 3e, y compris 7 lycéens de la section professionnelle, qui sont allés visiter le Vieil-Armand (près de Cernay – Haut-Rhin), Douaumont (Verdun – Meuse), le camp de concentration du Struthof (Bas-Rhin), le Parlement européen (Strasbourg – Bas-Rhin) et Oradour-su-Glane (Haute-Vienne) (1). Le 15 décembre, ils ont présenté leur voyage aux parents, aux enseignants et aux institutions qui ont aidé à financer le voyage : le Souvenir français, le Conseil départemental, huit municipalités (2), les associations de parents d'élèves, le foyer socio-éducatif du collège et le Crédit agricole Pyrénées Gascogne.
Les lycéens présentent le voyage à l'aide d'un diaporama qu'ils ont fabriqué seuls. Une demi-douzaine d'entre eux raconte chaque étape à tour de rôle et, presque toujours, par cœur. Ils décrivent leur émotion à la vue des tranchées et des cimetières immenses du Vieil-Armand (le Hartmannswillerkopf) où tant de soldats français et allemands sont morts sans que les uns ou les autres réussissent à l'emporter.
À Verdun, ils visitent le fort de Douaumont, ses casemates, son cimetière et son ossuaire (où sont les restes de 13 000 inconnus) et écoutent leur guide raconter les batailles. Ils sont impressionnés par ce qui reste du village de Fleury, c'est-à-dire rien, ni maison ni rue, car il a été entièrement détruit et, sous son sol, sont ensevelis quelque 3 000 personnes.
De toutes autres émotions et un grand malaise les ont saisis au Struthof, où la potence était utilisée constamment, où ils ont vu une table d'expériences « médicales » sur les détenus et un four crématoire.
La visite du Parlement européen Parlement européen a été plus calme au plan émotionnel. Ils ont noté le côté apparemment inachevé du bâtiment et sa transparence « démocratique ».
Enfin, Oradour-su-Glane les a ramenés dans une ambiance pesante. Celle du massacre organisé de centaines d'hommes, de femmes et d'enfants.
Le but pédagogique du voyage n'a pas été perdu de vue : chaque collégien avait un carnet de voyage pré-rempli avec des questions auxquelles il fallait répondre, après les visites, par des données, des dessins et des narrations.
Le proviseur tire les leçons du voyage - Jean-Pierre Fournier, proviseur de la cité scolaire d'Artagnan, remercie les enseignants pour leur engagement dans cette opération et les élèves pour leur tenue lors des visites. La visite d'Oradour-su-Glane a été ajoutée à l'itinéraire de 2014. Pour lui, ce voyage montre l'importance de l'Histoire et les attentats de Paris ajoutent à l'importance des cours d'histoire. Ces attentats rendront peut-être plus difficile d'obtenir les autorisations nécessaires pour les déplacements scolaires : il s'engage à les demander pour rééditer ce voyage. La visite du Parlement européen a permis de ne pas montrer que la guerre : on a tourné la page, même si l'actualité en ferait douter. L'existence de ce Parlement montre que l'on a tourné le dos à la barbarie. Il note avec satisfaction que la présentation fait une part aux soldats morts pour la France venus des colonies.
(1) Avec deux professeurs d'histoire et géographie (Fabien Delair Valérie Parizotto), deux professeurs principaux de 3e (Anne Debaight et Marjorie Barrail) et la principale adjointe, Nathalie Di Giusto. (2) Arblade-le-Haut, Bouzon-Gellenave, Caupenne-d'Armagnac, Espas, Laujuzan, Nogaro, Perchède et Urgosse.