Pour un Centre de tri des déchets moderne, respectueux de l’environnement et des habitants

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Trois associations mobilisées

Depuis plusieurs semaines un débat s'est installé publiquement au sujet d'un futur centre interdépartemental (32, 65 et 31) de tri moderne des déchets recyclables devant se situer à Masseube dans le Gers. Il est question de 30 000 tonnes en arrivage par camion à trier, ce qui donne 25000 tonnes (85%) de matériaux triés qui doivent repartir pour recyclage en France, Allemagne, Espagne, Italie et pays nordiques, là encore par camion.

Pour France Nature Environnement de Midi-Pyrénées, Les Amis de la Terre du Gers et Bien Vivre dans le Gers, un transfert modal de la route vers le rail est indispensable.

Par ailleurs, ces organisations demandent que le périmètre de ce centre de tri soit liimité aux déchets du département du Gers, afin de ne pas avoir de transports par la route en provenance d’autres départements ; des démarches de réduction des déchets recyclables devront également être menées.

Dans un document du Conseil Régional d’Occitanie de décembre 2016, "Le rail et de l'intermodalité dans votre région" il est écrit :

"82 % des citoyens jugent important de favoriser le transport ferroviaire de marchandises, 89 % sont d’accord avec le fait que le train peut concurrencer le camion sur la moyenne et longue distance. Le trafic routier et notamment celui des camions, est générateur de coûts pour la collectivité (dégradation des routes), de conséquences sur l’environnement (pollution) et pour la société (implication dans des accidents, problèmes sanitaires). Il est également perçu comme un outil de développement économique et de désenclavement des territoires, essentiellement les plus ruraux"

Déjà dans les conclusions du Grenelle de l'Environnement en octobre 2007, le report des flux transportés vers des modes alternatifs au mode routier faisait partie des solutions à promouvoir pour réduire l'impact environnemental des transports de marchandises.

En France, les flux de marchandises sont en effet responsables de plus de 40 % des émissions de CO2 du secteur des transports et de plus de 10 % des émissions totales de la France (tous secteurs confondus).

La logistique et le transport des déchets représentent environ 25 % des émissions totales de gaz à effet de serre (GES) induites par la gestion des déchets. Les coûts de transports, presque exclusivement sur route, sont toujours en hausse, notamment avec l'augmentation des carburants issus des énergies fossiles.

Il est donc indispensable que les transporteurs et les chargeurs puissent reporter le plus possible leurs flux vers les modes ferroviaire et fluvial, tous deux moins émetteurs en CO2.

Ce report est recommandé par l'Ademe dans son rapport « Enjeux et évolutions du transport et de la logistique des déchets. Un des leviers prioritaires : reporter vers le rail »

https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/7695-transport-des-dechets-etude.pdf

Un train de fret permet de transporter en moyenne plus de 500 tonnes de marchandises, soit l'équivalent d'une trentaine de camions sur la route. L’objectif est de reporter vers le rail une partie des flux de déchets transportés actuellement par la route ; pour notre exemple il s'agit d'un train par semaine toute l'année, soit environ 1200 à 1500 camions en moins.

Toutes les filières générant des flux suffisamment massifiés sont susceptibles de bénéficier du report modal : calcin, papier, ferrailles, plastiques, déchets ménagers...

Les maillons logistiques concernés sont les flux depuis un site industriel, un centre de tri ou une station de regroupement, vers des unités de valorisation des déchets.

Une voie ferrée, en cours de réfection, doit être remise en service entre Auch et Agen pour le fret uniquement pour l’instant. Mais FNE Midi-Pyrénées, les Amis de la Terre du Gers et Bien Vivre dans le Gers demandent les investissements nécessaires à l'ouverture de la ligne aux voyageurs, créant ainsi une véritable alternative à la N21 et sa circulation routière pour les camions et les particuliers, et valorisant la jonction à Agen avec la ligne Paris-Bordeaux-Toulouse. Cette voie ferrée passe à proximité (100 mètres) du centre de tri actuel d’Auch, du recycleur Covalrec, de la déchèterie et du siège de Trigone. Il existe donc une possibilité immédiate de faire un embranchement, ainsi que du stockage des wagons pour une massification du transport ; des espaces sont disponibles.

Le projet actuel augmente le ratio des tonnes/kilomètre route, tant pour le transfert depuis les Sictom (plus de 30% pour le seul Gers), que pour le départ vers des organismes de recyclage. Cette situation perdure depuis de nombreuses années, puisque le tissu économique à cet égard est toujours très absent dans notre région et plus généralement en France.

Nous ne pouvons accepter de faire perdurer le « tout camions », comme le fait actuellement Trigone, maitre d’œuvre délégué pour tous les Sictom (7) du Gers, sans prendre en considération le bilan environnemental et carbone très négatif. Les dispositions alternatives que nous proposons ne sont hélas pas abordées dans le Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets de la région Occitanie.

Le projet de centre de tri à Masseube pose également des problèmes sur plusieurs autres plans : le dimensionnement, le financement, les surcoûts induits, la concertation, l’impact environnemental, l'emploi et les conditions de travail.

Au niveau environnemental, si une étude a été réalisée tenant compte du bilan carbone et d'un possible transfert modal, nous demandons à en être destinataire.

En l’état, ce projet ne peut être accepté par nos organisations et par les citoyens

France Nature Environnement, Les Amis de la Terre du Gers et Bien Vivre dans le Gers, demandent une réelle prise en compte de l'impact environnemental et économique de ce projet, des attentes de la population et des possibilités offertes par la réouverture au fret de la ligne Auch-Agen.

Une véritable alternative existe, avec l’étude d’un centre de tri moderne de déchets recyclables, embranché au ferroviaire à Auch, qu’il est encore temps d’envisager avant de s’engager dans un projet surdimensionné, coûteux et non respectueux de l’environnement à Masseube.

Cécile Argentin, Présidente. de FNE Midi-Pyrénées                          

Olivier Roses, Président des Amis de la Terre du Gers

Sylviane Baudois, Présidente. de Bien Vivre dans le Gers

 

Pour contact et suivi du dossier :

Jean Paul Dugoujon – FNE Midi-Pyrénées  -  [email protected]  - 06 77 25 93 64

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