Cine Qua Non vous propose mardi à 20 h 30 200 mètres, du réalisateur palestinien Ameen Nayfeh qui s’est inspiré de ses souvenirs pour son premier long-métrage sur la séparation d’une famille palestinienne entre la Cisjordanie et Israël.
Le titre désigne la distance qui sépare Mustafa de sa famille. Presque rien à vol d’oiseau ; en réalité, une distance quasi infranchissable car nous sommes dans la ville cisjordanienne de Tulkarem, située d’un côté du mur construit par les Israéliens au cours de la seconde Intifada (2000-2006). Mustafa vit là. De l’autre côté : la ville israélienne de Hadera, où résident sa femme, Salwa (Lana Zreik), leur fils et leurs deux filles.
A la nuit tombée, depuis les terrasses respectives de leurs appartements – qui chacun surplombe la haute barrière de béton –, ils s’envoient des signaux lumineux en se souhaitant bonne nuit au téléphone. Le jour, dès qu’elle ne travaille pas et que les enfants ont quitté l’école, Salwa effectue le long trajet afin de rejoindre son mari. Pour ce dernier – qui refuse de prendre, comme l’a fait sa femme, la nationalité israélienne –, se rendre à Hadera est un parcours du combattant. Seuls lui facilitent la tâche les contrats qu’il parvient à décrocher, au coup par coup, sur les chantiers de construction.
Jusqu’au moment où un événement le prive définitivement de cet équilibre éphémère.
Mustafa, apprenant que son fils vient d’être hospitalisé après un grave accident, doit entreprendre le périple vers Israël. Sans permis de travail, et muni d’une carte magnétique qui n’est plus valide, il n’a guère le choix : le passage devra se faire clandestinement, avec l’aide de passeurs, moyennant finance...
Un film entre drame social, road-movie politique et thriller haletant...