Robert Sourp, Les origines de la perception du paysage dans la poésie et la littérature gasconne de 1550 à 1650
Les historiens du paysage situent à la Renaissance l’arrivée du sentiment paysager tant dans la peinture que dans la poésie. En Gascogne, plus que dans d’autres régions méridionales, les poètes l’incorporent dans leurs écrits. Lié à un patriotisme gascon qui naît à cette époque, ils précisent une identité territoriale dans l’espace saisi par leur regard. Parmi une douzaine d’entre eux, pratiquement tous sont issus de familles de notables cultivés et familiers des cours de Marguerite de Navarre, de sa fille Jeanne d’Albret ou d’Henri IV. Écrire en français, langue du royaume, c’est viser à un projet de Ronsard et la Pléiade et atteindre des publics éloignés dans les cours européennes. Le gascon, préféré de Pey de Garros, est celui de l’identité gasconne pour purifier et « illustrer » la langue.
La thématique commune appliquée au paysage, à la nature, est celle d’un bon pays.
« C’est un vrai Paradis terrestre dans ce monde, Où tout pousse joyeux, où tout fond de plaisir » écrit Joan de Garros (Pastorale gasconne). Dans son poème biblique de plus de 6000 vers, la sepmaine, Salluste du Bartas fait de la Gascogne la région de la terre qui reçoit le plus ces dons du Créateur pour assurer aux humains une bonne vie. De plus, il crée pour ce dernier une posture de peintre qui contemple son chef d’œuvre. Dastros, vicaire à Saint Clar, peint aussi avec beaucoup de justesse le paysage qui l’entoure mais également il saisit des scènes de travail ou de repos qui rendent compte du bonheur de vivre dans la paix des champs. Louis Baron choisit cadre spatial plus étroit dans son village natal de Pouyloubrin comme lieu d’une Arcadie heureuse peuplée de nymphes et séjour d’Apollon ! François de Belleforest dans sa Cosmographie universelle de tout le monde développe lui aussi une description précise et des « façons de vivre » à Samatan. Son périple se poursuit ensuite vers Gimont, Auch et Lectoure, tous porteurs de la même fertilité.
Le regard convergent des poètes renvoie donc à celui d’une société gasconne consciente de sa forte identité, celle de sa nature, celle de ses hommes.
Henri Calhiol, Qui était le Hauptmann Jäger, terreur des Résistants gersois ?
Les Résistants gersois étaient traqués par l’occupant allemand et ses séides. Ils risquaient la mort au combat ou par exécution sommaire et la déportation. Ils étaient aussi cruellement torturés lors de leur interrogatoire dans les caves d’un célèbre hôtel d'Auch.
Qui était réellement l’homme, devenu la terreur des partisans, qui dirigeait alors la répression nazie dans le département ? Était-il vraiment de la Gestapo ? Que lui reprochait-on exactement ? Qui le captura lors du combat final à L'Isle-Jourdain ? Et qui était cette femme tondue qui défila en tête des prisonniers Allemands à Auch libéré ?
Et pourquoi, surtout, liquida-t-on rapidement Jäger à Auch, sans procès, dans des conditions rocambolesques controversées ? Craignait-on, dans certains milieux, qu’il ne parlât ? 80 ans après, l’orateur est revenu sur ce volet mystérieux de la Libération du Gers - il y en eût beaucoup dans cette période troublée - qui fut longtemps maintenu sous le boisseau tant il était dérangeant. Une reconstitution minutieuse et une véritable enquête.